La banque centrale de Russie a abaissé vendredi son taux directeur pour la première fois depuis septembre et indiqué vouloir poursuivre sur cette voie dans les mois à venir, assouplissant légèrement sa politique très restrictive au moment où l’économie russe se reprend.
Cette baisse d’un quart de point, à 9,75 %, a été annoncée à l’issue d’une réunion régulière de politique monétaire de la Banque de Russie, au sujet de laquelle les économistes s’étaient montrés divisés dans leurs pronostics.
« Le ralentissement de l’inflation est plus marqué que prévu, les attentes inflationnistes continuent de diminuer et l’activité économique se reprend », résume l’institution dans un communiqué.
Elle évalue l’inflation à 4,3 % sur un an contre 5 % en janvier.
« Les risques inflationnistes ont légèrement diminué mais restent élevés. Dans ces circonstances, vu la politique monétaire légèrement modérée, l’objectif d’inflation de 4 % sera atteint d’ici à la fin 2017 », poursuit la banque centrale, évoquant « la possibilité d’abaisser progressivement le taux directeur aux deuxième et troisième trimestres ».
Certains économistes avaient parié sur un statu quo et d’autres sur un assouplissement de la politique monétaire menée par la Banque de Russie depuis la sortie de route du rouble de fin 2014, très restrictive pour l’activité économique.
Plusieurs voyants clés en faveur d’une baisse de taux étaient passés au vert récemment. Préoccupation première de la banque centrale, l’inflation n’a cessé de marquer le pas, se rapprochant très près de l’objectif à moyen terme de 4 %.
Sur le plan de l’activité, l’économie russe a fort besoin d’un coup de pouce car elle semble à peine sortir de deux ans de récession causée par l’effondrement des cours du pétrole et les sanctions imposées par les Occidentaux en raison de la crise ukrainienne.
La banque centrale juge cependant la reprise « plus rapide que prévu » et s’attend à une croissance du produit intérieur brut entre 1 % et 1,5 % cette année, après des contractions de 0,2 % en 2016 et 2,8 % en 2015.
Avec la libération de l’ex-président égyptien Hosni Moubarak vendredi, et alors que plusieurs figures du Printemps arabe se trouvent encore en prison, c’est la révolution de 2011 qui vient d’être liquidée symboliquement dans l’Égypte de Sissi. C’est son avocat Farid al-Deeb qui a annoncé vendredi le départ d’Hosni Moubarak de l’hôpital militaire du Caire dans lequel il a passé l’essentiel de ses six années de détention. La libération d’Hosni Moubarak qui avait régné sans partage sur le pays pendant 30 ans vient briser définitivement les aspirations nées d’une révolution qui avait porté l’espoir d’un régime plus démocratique.
Outre Hosni Moubarak, son ex-ministre de l’Intérieur, Habib al-Adly, qui symbolise la torture et les abus du régime, a aussi été acquitté pour les meurtres de manifestants pendant la révolte. En revanche, Alaa Abdel Fattah et Ahmed Douma, deux des plus importants meneurs de la révolution, sont toujours en prison. Depuis que l’actuel président Abdel Fattah al-Sissi, ex-chef de l’armée, a destitué son prédécesseur islamiste Mohamed Morsi en 2013, il dirige à son tour le pays d’une main de fer, éliminant toute forme d’opposition. Six ans après la révolution, les détracteurs d’Abdel Fattah al-Sissi l’accusent d’avoir refermé la parenthèse démocratique ouverte avec le soulèvement de janvier-février 2011. Pour sa part, Hosni Moubarak a été jugé dans deux grandes affaires depuis son départ du pouvoir. Il a notamment été accusé d’avoir incité au meurtre de manifestants pendant la révolte, au cours de laquelle quelque 850 personnes ont été tuées lors d’affrontements avec la police. Condamné à la prison à vie en 2012, il a été blanchi en 2014. Et le 2 mars dernier, la Cour de cassation a confirmé cet acquittement.
Militant en prison
Pour Adel Ramadan, avocat pour l’organisation de défense des droits de l’homme Egyptian Initiative for Personal Rights, Hosni Moubarak a bénéficié d’un traitement spécial lors de son procès. « Il y a une différence entre la façon humaine dont M. Moubarak et les symboles de son régime ont été traités et celle dont ont été traités les militants de janvier 2011 », a-t-il dit à l’Agence France-Presse. Si des militants ont été remis en liberté, certains sont astreints à un contrôle judiciaire strict. Ahmed Maher, fondateur et porte-parole du Mouvement du 6 avril, un groupe très actif en 2011, a été libéré en janvier. Pendant trois ans, il devra se rendre chaque soir au commissariat de son quartier et y passer la nuit.
Toutefois, jeudi, la justice a ordonné la réouverture d’une enquête pour corruption contre l’ex-président, liée à des cadeaux pour lui et sa famille de la part du quotidien gouvernemental Al-Ahram, d’une valeur d’environ un million de dollars. Et la semaine dernière, les autorités ont gracié 203 détenus dans des procédures liées à l’interdiction de manifester. Mais aucun militant réputé n’est sorti de prison. Après la destitution de Mohamed Morsi, l’opposition islamiste a aussi été laminée. En août 2013, l’assaut est donné au Caire contre des milliers de pro-Morsi. Environ 700 d’entre eux sont tués.
Droits de l’homme
Aujourd’hui, l’Égypte du président Sissi est confrontée aux mêmes inégalités, qui ont mené à la révolution de 2011. Le pays connaît de nouveau un régime autoritaire, et traverse une grave crise économique. En novembre dernier, le gouvernement a décidé de laisser flotter sa devise pour obtenir un prêt de 12 milliards de dollars du Fonds monétaire international. Résultat : l’inflation a explosé et la situation économique est devenue la préoccupation majeure des Égyptiens. « Les conditions qui ont mené à la révolution de janvier sont toujours présentes, bien que j’exclurais qu’une autre révolution puisse avoir lieu », explique Mostafa Kamel el-Sayed, professeur de sciences politiques à l’université du Caire.
Plusieurs organisations de défense des droits de l’homme accusent les autorités d’orchestrer disparitions forcées, arrestations arbitraires et autres détentions illégales. En septembre, la justice a gelé les avoirs d’organisations de défense des droits de l’homme soupçonnées de perception illégale de fonds étrangers.
Ce mercredi 22 mars, les portes du musée Rodin restent closes. L’établissement parisien est en grève, le jour -même où le Grand-Palais ouvre son exposition événement consacrée au centenaire de la mort du célèbre sculpteur. Mais à l’hôtel Biron, «force est de constater que la fête n’est pas au rendez-vous», s’indigne Françoise Pinson, Secrétaire générale du Syndicat National des Musées et Domaines (SNMD), que le musée a saisi pour déposer un préavis de grève le 14 mars.
Dans une lettre alors adressée à la ministre de la Culture Audrey Azoulay, le SNMD dénonce les conditions de travail de l’équipe du musée Rodin, qui se «dégradent de jour en jour», pour «les agents d’accueil, de surveillance et des caissières vendeuses». La faute à des besoins permanents de l’établissement qui ne seraient comblés que par des CDD de deux mois, «occasionnant un surcroît de travail pour différents services et dégradant la qualité d’accueil du public et de sa sécurité ainsi que celles des œuvres», dénonce le courrier.
Soit une «situation indigne», selon les mots de Françoise Pinson, pour le musée national du VIIe arrondissement de la capitale. Celle-ci propose des mesures concrètes. En attendant que la situation se débloque, le musée a épinglé sur sa porte un message aux visiteurs qui les redirige vers… l’exposition du centenaire au Grand Palais.
C’est ce que l’on verra le 6 juillet au soir, lorsque les trompettes de Maurice Jarre retentiront pour annoncer le début du premier spectacle. Ce sera Antigone de Sophocle monté par le grand maître japonais Satoshi Miyagi avec sa troupe. Des artistes exceptionnels qui s’appuient sur la tradition du théâtre nippon pour mieux parler du monde. Ils avaient ébloui le festival de 2015 avec une version enchantée, costumes de papier blanc, ombres, encerclement du spectateur, avec quelques épisodes du grand poème de l’Inde, le Mahabharata. On a revu Satoshi Miyagi l’année dernière à Paris, au Musée du quai Branly, avec un autre admirable spectacle, Depuis 2007, il dirige le Shizuoka Performing Act Center, fondé en 1997 par Tadashi Suzuki. Ce sera l’une des rares créations qui naîtra à Avignon l’été prochain. Il va s’inspirer des marionnettes sur l’eau qui sont une grande tradition de l’Asie. Ce sera donc dans la cour d’Honneur inondée du 6 au 12 juillet.
● L’Afrique subsaharienne au centre
L’an dernier, en faisant le bilan de la 70ème édition et en lançant quelques pistes pour l’été prochain, l’équipe du festival avait annoncé que l’Afrique serait au cœur de l’édition 2017. Il y a effectivement un certain nombre de spectacles venus d’Afrique, mais on s’étonne qu’aucun grand écrivain d’aujourd’hui -ou d’hier- ne figure au programme. On finira bien, le 26 juillet, dans la cour d’Honneur, par une lecture de textes de Léopold Sedar Senghor, avec sa Femme noire. Angélique Kidjo et Isaach de Bankolé seront les maîtres d’œuvre de cette soirée de lectures et de musique, de chant. Ils ont invité Manu Dibango et Dominic James, notamment.
Mais cela aurait eu de la gueule, un grand spectacle de littérature africaine en ouverture. Le Printemps des poètes a consacré son édition 2017 aux «Afriques» et les auteurs puissants sont légion. On aurait aussi pu imaginer voir ici la reprise du très beau spectacle de Christian Schiaretti La Tragédie du roi Christophe d’Aimé Césaire, qui n’était pas un Africain du continent, mais qui était l’essence même du génie de l’Afrique. Quarante-cinq comédiens burkinabés ou issus d’Afrique, français et belges, c’eût été quelque chose… Ou la reprise de Une saison au Congo, histoire de Lumumba, par la même troupe.
Mais nous ne sommes pas la programmatrice du cycle!
L’Afrique se présente en dansant. Retenons donc venu de Port-au-Prince -Haïti donc- et Bamako, Kettly Noël et son Tichelbé. Béatrice Kombé, morte il y a dix ans, sera célébrée par Nadia Beugré et Nina Kipré, d’Abidjan, avec Sans repères, Seydou Boro et Salia Sanou de Ouagadougou, avec Figninto-L’oeil troué. Ce sera du 9 au 15 juillet, salle Benoît XII.
● L’Afrique du Sud aussi
Ensuite, toujours dans le cycle africain, un concert exceptionnel des Basongye de Kinshasa avec Basokin. Mais un soir seulement, cour du collège Vernet, le 16 juillet.
D’Afrique du Sud, on verra The last king of Kakfontein, de Boyzie Cerwana, un chorégraphe très connu à travers le monde. Le festival le classe dans la catégorie «indiscipline», ce qui veut dire que les frontières sont poreuses entre danse, théâtre, performance. À la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon, du 17 au 23 juillet.
Danse toujours, au Cloître des Célestins, avec Sergé Aimé Coulibaly, qui se partage entre Bobo-Dioulasso et Bruxelles. Lui aussi, très connu en Europe et dans le monde, il propose Kalakuta Republik, du 19 au 25 juillet, au Cloître des Célestins.
La belle Rokia Traoré, représentant Bamako, mais elle aussi vedette internationale, sera du 21 au 24 juillet dans la cour du musée Calvet avec Dream Mandé-Djata qui mêlera musique et récit. Bref, pas un seul écrivain ou auteur/comédien africain dans cette ligne qui devait nous proposer des découvertes et de la belle langue…
● Monsieur Py dans ses œuvres
Avez-vous lu Les Parisiens copieux ouvrage publié par Actes-Sud l’été dernier et qui a suscité, lors de la rentrée littéraire de septembre 2016, quelques papiers navrés des critiques littéraires de la place de Paris. Qu’à cela ne tienne. Olivier Py se moque bien des critiques et persévère. Il a adapté son pavé déjà fort dialogué, théâtral, et en fait un spectacle qui, selon ses actuelles estimations, ne devrait durer que quatre à cinq heures et se donnera à La Fabrica du 8 au 15 juillet.
Notre ami Jérôme Garcin, de L’Obs et du Masque et la Plume s’est trompé en écrivant: «Au Festival d’Avignon, qu’il dirige depuis trois ans, même dans le «off», même sous la contrainte et même si la compagnie théâtrale était en redressement judiciaire, on ne voudrait pas d’un texte pareil.» Et bien, il se le programme lui-même!
Jérôme Garcin relevait quelques perles. «Voici en effet, parmi cent autres, quelques dialogues du livre, relevés sous abri, un jour de canicule: «C’est pour être à la hauteur de ton midi que j’ai inventé une nuit polaire», «Tu ne m’as rien appris, mais tu as rendu possible le pacte de mon âme avec l’imprescrit», «Je voudrais poémiser le présent», «Il faut être superficiel par profondeur» ou «La gloire est la clé d’un malheur sans fenêtres» (n’est-elle pas plutôt, la gloire, le toit en chaume d’un bonheur sans Velux?).»
Bref, avis aux amateurs! Hier, 22 mars, il a déclaré, dans le lieu même où il va présenter le spectacle, que son livre moquait les Parisiens, mais qu’aujourd’hui, à Paris, il trouverait tout autre chose à dire. Rendez-vous à la Fabrica, du 8 au 15 juillet.
● Christiane Taubira, guest star
En deux ans, c’est devenu une tradition du festival, un feuilleton est proposé quotidiennement et gratuitement au public. Après le narcissique Alain Badiou, relisant à sa façon La République de Platon, ce fut l’année dernière le désopilant récit de l’histoire du festival par Thomas Jolly et sa bande. On va moins rire cette année. C’est à Christiane Taubira qu’Olivier Py a confié le feuilleton. L’ancienne Garde des Sceaux, très assidue dans les salles de théâtre, va travailler avec Anne-Laure Liégeois. Elles nous le promettent: On aura tout. On aura tout vu?
● Et le théâtre?
Citons l’artiste unique qu’est le Géorgien Rezo Gabriadzé, maître des marionnettes, qui sera à la Maison Jean-Vilar du 11 au 17 juillet avec sa merveilleuse pièce Ramona, passion de deux locomotives…
Citons Frank Castorf et ses comédiens allemands enthousiasmants, troupe augmentée des Français Jeanne Balibar et Jean-Damien Barbin pour une création de l’an dernier, d’après Le Roman de Monsieur de Molière de Mikhaïl Boulgakov, du 8 au 13 juillet au Parc des Expositions, réflexion sur l’artiste et le pouvoir.
Soulignons la double présence de Guy Cassiers avec Le Sec et l’Humide de Jonathan Littell, du 9 au 12 juillet à Vedène, et avec une adaptation des Suppliantes d’Elfriede Jelinek par Cassiers et Maud Le Pladec, du 8 au 14 juillet, au Parc des expositions.
● Pas de festival signé Py sans spectacle-fleuve!
Cette année vous aurez droit à huit fois deux heures de spectacles à consommer en deux jours -et on peut acheter un billet seulement pour une journée!- C’est l’Italien Antonio Latella qui a entrepris de faire réécrire les classiques grecs par huit auteurs. Santa Estasi-Atridi: otto ritratti di famiglia soit, en français, Sainte Extase- Les Atrides: hui portraits de famille. À voir au Gymnase du Lycée Mistral, soit en comité de jauge moyenne, du 19 au 26 juillet.
● Combien d’heures de surtitrages à lire et à mal voir les spectacles?
On n’aura pas la cruauté de compter. Mais les surtitrages, aussi bien faits soient-ils -bonnes traductions, concision, bien contrastés (en lumière par rapport aux plateaux)- coupent le spectateur du spectacle lui-même, détournent du jeu des acteurs et des décisions du metteur en scène.
● Quelques grandes soirées
Lemi Ponifasio revient avec Standind in time, classé «indiscipline». Ce grand artiste des Iles Samoa et d’Auckland, Nouvelle-Zélande, dirige des femmes maories pour une soirée qui devrait être aussi puissante que son extraordinaire I am présenté en 2014 dans la cour d’Honneur, pièce inspirée de la guerre de 14. Cour du lycée Saint-Joseph, du 7 au 10 juillet.
Israel Galvàn le solaire sévillan occupe la cour d’Honneur avec une Fiesta tout en flamenco qui devrait réconcilier tous les publics. Du 16 au 23 juillet.
Le pape François a reçu jeudi en audience le président camerounais Paul Biya et les deux hommes ont salué « le respect réciproque entre les divers groupes religieux » au Cameroun.
« Prenant acte de la coexistence pacifique et du respect réciproque entre les divers groupes religieux », les deux hommes ont souligné « l’importance de favoriser la cohésion nationale, valorisant la richesse des diverses traditions historiques et culturelles », indique un communiqué du Vatican.
Le Vatican et le Cameroun, qui ont rappelé l’importance du « respect des droits de l’Homme et des droits des minorités », ont également évoqué des sujets internationaux, « en particulier les défis actuels qu’affronte la région ».
Le pape argentin et le président camerounais ont également évoqué « dans un climat cordial les bonnes relations entre le Saint-Siège et le Cameroun et l’importante contribution que l’Eglise offre au développement du pays, surtout dans les domaines sanitaire et de l’éducation ».
M. Biya a rencontré par la suite également le numéro deux du Vatican, le cardinal-secrétaire d’Etat Pietro Parolin, et le « ministre des Affaires étrangères » du pape, Mgr Paul Richard Gallagher.
Le Quai d’Orsay a confirmé jeudi midi l’enlèvement d’un ressortissant français au Tchad, sans donner de précisions sur l’identité de l’otage. « Nous sommes mobilisés en lien avec les autorités tchadiennes pour parvenir à la libération de notre compatriote », a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un bref communiqué publié jeudi midi. Selon l’Agence France-Presse, qui cite une source militaire française, il s’agit d’un civil kidnappé jeudi matin près d’Abéché, dans l’est du pays. De son côté, Europe 1 affirme que ce Français serait âgé d’une soixantaine d’années et employé par une société minière.
La ville d’Abéché, à 750 kilomètres à l’est de la capitale, N’Djamena, accueille une base militaire avancée française. Si cette structure va assurément faciliter les recherches menées par la France, les maigres moyens déployés ne permettront pas, en l’état, de lancer une vaste opération. En effet, selon nos informations, trente-huit soldats français, dont un groupe d’infanterie, y sont déployés pour participer à la sécurisation de la zone dans le cadre de l’opération Barkhane. Cet effectif inclut un pôle médical du service de santé des armées (« rôle 1 »), qui sera très utile en cas d’accrochage avec les preneurs d’otage.
Une base militaire avancée
Aucun hélicoptère n’est déployé à Abéché en ce moment, mais des moyens supplémentaires vont probablement venir renforcer la base avancée. Dans ce type de scénario, il est habituel que des unités des forces spéciales et des agents de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) soient appelés en renfort, avec leurs matériels. Collée à sa piste d’atterrissage, la base dispose d’une enceinte élargie permettant l’accueil de troupes supplémentaires et donc une montée en puissance très rapide. Selon la presse locale, l’armée tchadienne aurait de son côté immédiatement envoyé un contingent de forces spéciales dans la zone.
L’opération militaire française Barkhane, qui a succédé aux opérations Serval et Épervier, couvre cinq pays de la bande sahélo-saharienne, dont le Tchad. Les Français assistent les armées locales face aux djihadistes, et notamment face aux combattants de Boko Haram. Si le quartier général de l’opération est toujours implanté à N’Djamena, l’essentiel du contingent de 4 000 militaires a été réorienté ces derniers mois vers le fuseau ouest (essentiellement au Mali). Les hélicoptères, très peu nombreux, ont presque tous été transférés à l’ouest.
LIRE aussi notre reportage au Tchad. Ceux qui sauvent nos soldats (1) : « Mon ambulance, c’est un avion »
Les cinq pays concernés par Barkhane (Tchad, Niger, Burkina Faso, Mali et Mauritanie) ont formé le G5 Sahel, dont les forces armées conjointes commencent timidement à mener des opérations transfrontalières de sécurisation.
Un précédent en 2009
Le dernier enlèvement d’un Français au Tchad remonte au 9 novembre 2009. Laurent Meurice, un agronome français travaillant pour le CICR, avait été kidnappé dans l’est du pays. La prise d’otage avait été revendiquée par un groupe soudanais du Darfour, les Aigles de libération de l’Afrique. Il avait été libéré le 6 février 2010, après 89 jours de détention. Le Darfour, en proie à la guerre civile depuis 2003, est une province du Soudan frontalière du Tchad.
Le seul cas connu de Français otage dans le monde à l’heure actuelle est celui de Sophie Pétronin, enlevée à Gao, dans le nord du Mali, le 24 décembre 2016, par des hommes armés. La sexagénaire dirigeait une association d’aide à l’enfance et son enlèvement n’a jamais été revendiqué.
Le gouvernement américain vient de déclassifier des centaines de vidéos d’essais nucléaires menés dans les années 1950 et 1960. Les images ont été numérisées et restaurées par le laboratoire national Lawrence Livermore (LLNL), dont les experts travaillent sur ce projet depuis cinq ans. « Nous avons mené cette restauration juste à temps, ces films se décomposaient et étaient sur le point de devenir inexploitables », explique le physicien expert des armes nucléaires Greg Spriggs, à la tête de l’équipe dédiée au département de l’Énergie, responsable de la sécurité nucléaire aux États-Unis.
Les 210 essais nucléaires atmosphériques américains menés entre 1945 et 1962 ont été filmés sous différents angles, et environ 10 000 films ont été tournés avec des caméras ultra performantes enregistrant 2 400 images par seconde (cent fois plus qu’une vidéo classique). Éparpillés dans de nombreux coffres-forts sur l’ensemble du territoire américain, les coffrets ronds contenant les films sont aujourd’hui difficiles à retrouver. Malgré « plusieurs années de recherches », seuls 6 500 ont été localisés par l’équipe, qui a pu en numériser 4 200. Mais les moyens semblent manquer : « Nous n’avons pu en analyser qu’une petite fraction, 400 à 500 », explique Greg Spriggs.
Des données inédites découvertes
« Je suis très surpris par la bonne conservation des films, compte tenu de leurs conditions de stockage non optimales », explique Jim Moye, expert en restauration de films, pour qui il faut agir vite pour protéger les autres documents vidéo : « Nous n’avons pas l’éternité pour sauvegarder ces films, ils vont disparaître. » « Dans certaines boîtes, nous sentions une odeur de vinaigre, caractéristique de la décomposition des films », renchérit Greg Spriggs, qui rappelle que « peu importe l’attention que vous apportez à la conservation des films, un jour ou l’autre ils se décomposent ». La numérisation était donc indispensable.
Pour les experts, l’enjeu est autant stratégique qu’historique : « La plupart des données publiées à l’époque étaient erronées, car la technologie utilisée dans les années 1950 était moins performante », assure encore Greg Spriggs. « Nous avons trouvé de nombreuses données qui n’avaient pas été analysées, et nous découvrons de nouveaux éléments sur ces détonations, qui n’avaient jamais été vus avant », se réjouit-il. « Nous avons donc décidé de rescanner et réanalyser tous les films, pour fournir des données plus fiables aux futurs chercheurs », ajoute-t-il. Le laboratoire a créé une liste de lecture sur YouTube, incluant un grand nombre de vidéos.
Des coups de feu ont été entendus mercredi en début d’après-midi à l’extérieur du parlement de Westminster à Londres, a annoncé la police britannique et le quartier a été complètement bouclé, selon les médias britanniques. Un responsable du Parlement a annoncé qu’un policier avait été poignardé et un assaillant abattu par la police, sans que l’on ait plus de détails pour l’instant. On ignore si l’assaillant a agi seul et la gravité des blessures de l’officier de police. Une journaliste de la BBC a reporté que des députés présents sur place avaient entendu « 3 ou 4 coups de feu ».
MPs tell they heard three or four gunshots
— Laura Kuenssberg (@bbclaurak) March 22, 2017
Un porte-parole de la Chambre des Communes a indiqué que les députés avaient été confinés à l’intérieur du Parlement en raison d’un « incident de sécurité ». Un journaliste du Daily Mail présent sur place affirme avoir été témoin de l’évènement: « Je vieens de voir des membres de la sécurité du Parlement tirer sur un homme qui avait attaqué un policier. La réaction de la police a été incroyablement rapide ».
Just saw Parliamentary security men shoot a man who had attacked a policeman. Impressive reaction times by police.
— Quentin Letts (@thequentinletts) 22 mars 2017
Un photographe de Reuters parle pour sa part d’une « douzaine de blessés ».
At least a dozen injured near UK parliament: Reuters photographer https://t.co/UGKY3LP61R
— Reuters Top News (@Reuters) March 22, 2017
Un témoin a affirmé avoir vu une voiture renverser « au moins 5 personnes » sur le pont de Westminster, vidéo à l’appui. D’autres témoins confirment également avoir vu des blessés sur ce pont. Il pourrait s’agir des blessés évoqués par Reuters.
A car on Westminster Bridge has just mowed down at least 5 people. pic.twitter.com/tdCR9I0NgJ
Ce mercredi 22 mars, les portes du musée Rodin restent closes. L’établissement parisien est en grève, le jour -même où le Grand-Palais ouvre son exposition événement consacrée au centenaire de la mort du célèbre sculpteur. Mais à l’hôtel Biron, «force est de constater que la fête n’est pas au rendez-vous», s’indigne Françoise Pinson, Secrétaire générale du Syndicat National des Musées et Domaines (SNMD), que le musée a saisi pour déposer un préavis de grève le 14 mars.
Dans une lettre alors adressée à la ministre de la Culture Audrey Azoulay, le SNMD dénonce les conditions de travail de l’équipe du musée Rodin, qui se «dégradent de jour en jour», pour «les agents d’accueil, de surveillance et des caissières vendeuses». La faute à des besoins permanents de l’établissement qui ne seraient comblés que par des CDD de deux mois, «occasionnant un surcroît de travail pour différents services et dégradant la qualité d’accueil du public et de sa sécurité ainsi que celles des œuvres», dénonce le courrier.
Soit une «situation indigne», selon les mots de Françoise Pinson, pour le musée national du VIIe arrondissement de la capitale. Celle-ci propose des mesures concrètes. En attendant que la situation se débloque, le musée a épinglé sur sa porte un message aux visiteurs qui les redirige vers… l’exposition du centenaire au Grand Palais.
La restauration du tombeau du Christ, dans l’église du Saint-Sépulcre à Jérusalem, est enfin terminée. Le site sera inauguré officiellement mercredi 22 mars lors d’une cérémonie en présence de responsables politiques et religieux.
Ce vaste projet de rénovation avait débuté en mai dernier. Des spécialistes grecs ont reconstruit l’édicule de marbre qui était soutenu depuis des dizaines d’années par une structure métallique à la suite d’un tremblement de terre.
Ouvert pour la première fois depuis 200 ans
L’édicule dressé sous la coupole de l’église sur le site de la grotte où, selon la tradition chrétienne, fut déposé le corps du Christ après sa mort, devait être démonté et reconstruit à l’identique, avait indiqué la Custodie. La restauration a permis de mettre à jour des détails originaux de ce petit édifice. Elle a aussi offert l’opportunité à des scientifiques d’ouvrir pour la première fois depuis au moins deux siècles le lieu considéré par les chrétiens comme la tombe de Jésus.
La plaque de marbre recouvrant la tombe a été déplacée durant trois jours dans le cadre de travaux en octobre. C’était la première fois que cette pierre tombale était ainsi soulevée depuis au moins l’année 1810, lorsque de précédents travaux de restauration avaient été entrepris à la suite d’un incendie.
Les chercheurs ont découvert le lit funéraire sur lequel le corps de Jésus aurait été déposé trois jours durant. Cette dalle en marbre était protégée d’une seconde plaque totalement inconnue des experts. Depuis le XVIe siècle, elle servait à empêcher le vol par les pèlerins de morceaux de tombe, utilisés comme reliques. Cette dalle en marbre est gravée d’une croix qui daterait des croisades du XIIe siècle.
«La chose la plus incroyable a été pour moi le moment où l’on a enlevé la première couche de poussière et qu’on a découvert une seconde dalle en marbre», a déclaré l’archéologue Fredrik Hiebert du National Geographic, partenaire de ce projet de restauration.
À noter que les travaux ont été financés par les trois principales confessions chrétiennes du Saint-Sépulcre (Grecs Orthodoxes, Franciscains, Arméniens) ainsi que par des contributions publiques et privées.
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