Le chanteur de soul Billy Paul, connu pour son titre Me and Mrs. Jones, est décédé dimanche 24 avril à l’âge de 81 ans, a annoncé son agent à l’agence de presse Associated press. Il est mort dans sa résidence américaine de Blackwood, situé dans le New Jersey, des suites d’un cancer du pancréas. «C’est avec le cœur lourd que nous avons le regret de vous annoncer que Billy est décédé aujourd’hui à son domicile après une grave maladie», déclare un communiqué publié sur le site internet du chanteur.
Cultivé au son des 78 tours familiaux, Billy Paul débute sa carrière de chanteur à 12 ans, en participant à plusieurs émissions de radio. Il peaufine son talent par des cours de chant et se compose un style à la croisée des genres, mêlant jazz, pop et rhythm’n’blues. À mesure qu’il arpente les scènes de Philadelphie, sa notoriété augmente et ne tarde pas à prendre une ampleur nationale. Cela le conduit à se produire aux côtés d’artistes tels Charlie Parker, Dinah Washington ou encore Miles Davis.
Gloire en 1972
Après plusieurs disques et un passage par l’armée, Billy Paul connaît le plus grand succès de sa carrière en 1972 avec le tube Me & Mrs Jones. Vendu à plus de deux millions d’exemplaires, le 45 tours lui vaut un Grammy Award et reste numéro un des charts durant plusieurs semaines.
Mais à la suite d’une décision qui allait se révéler commercialement désastreuse, Billy Paul n’enchaîna pas avec une autre chanson du même genre mais avec Am I Black Enough For You? («Est-ce que je suis assez noir pour vous?»), morceau funky contenant des allusions au mouvement du Black Power. «Cette chanson est en avance sur son temps», déclarera l’artiste des années plus tard, en 2009. «À présent elle est très, très populaire. Elle a rattrapé l’époque – maintenant nous avons un président noir», a-t-il ajouté, faisant référence à Barack Obama.
Le chanteur obtiendra encore quelques succès par la suite, notamment avec Thanks for Saving my Life en 1974, mais il n’atteindra jamais plus les sommets du début des années 1970.
Installé à Londres en 1989, il cesse d’enregistrer. Il a participé à l’album de la chanteuse française Chimène Badi (Gospel&Soul) sorti en 2011. Ensemble, ils chantent Ain’t No Mountain High Enough, titre à l’origine chanté par Marvin Gaye.
Ses rares apparitions sur scène permettaient aux amateurs de s’émouvoir à l’écoute de standards éternels, concentrés de romantisme et de sensualité qui ont fait de Billy Paul l’un des grands noms du rhythm’n blues.
Le président Barack Obama annoncera lundi l’envoi de jusqu’à 250 militaires américains supplémentaires en Syrie, a déclaré dimanche soir un haut responsable américain.
« Le président des Etats-Unis annoncera demain qu’il a autorisé le déploiement de jusqu’à 250 militaires supplémentaires en Syrie », a déclaré ce haut responsable parlant sous le couvert de l’anonymat.
M. Obama confirmera ce prochain déploiement lors d’un discours qu’il prononcera lundi à Hanovre, dans le nord de l’Allemagne, où il effectue une visite de deux jours.
Les militaires américains en Syrie ont pour mission de conseiller et d’assister des groupes rebelles syriens et des forces qui combattent l’organisation jihadiste Etat islamique (EI). L’EI contrôle de vastes territoires en Irak et en Syrie.
« Le président a autorisé une série de mesures pour renforcer le soutien à nos partenaires dans la région, notamment les forces de sécurité irakiennes ainsi que les forces locales syriennes qui luttent contre l’ISIL » (acronyme anglais de l’Etat islamique, ndlr), a indiqué le haut responsable.
Le président américain Barack Obama et la chancelière allemande Angela Merkel ont mis dimanche leur poids dans la balance pour défendre le projet d’accord de libre-échange UE-USA, malgré l’opposition croissante qu’il suscite des deux côtés de l’Atlantique.
Au premier jour d’une visite en Allemagne, la première économie européenne, M. Obama a souhaité que les négociations sur ce traité connu sous ses acronymes TTIP ou Tafta, actuellement laborieuses, soient bouclées d’ici la fin de l’année, avant son départ de la Maison Blanche en janvier 2017.
« Je ne m’attends pas à ce que nous soyons en mesure de finir la ratification d’un accord d’ici à la fin de l’année, mais je prévois que nous ayons terminé les négociations de l’accord », a dit à la presse M. Obama après un entretien avec Mme Merkel.
Il effectue une visite de deux jours à Hanovre, dans le nord de l’Allemagne, après un périple en Arabie Saoudite et au Royaume-Uni, où il a mis en garde contre une sortie du pays de l’UE.
« Si nous ne terminons pas les négociations cette année, avec les transitions politiques à venir aux Etats-Unis et en Europe, cela pourrait signifier que cet accord ne sera pas achevé avant un certain temps », a insisté le président américain lors de la cérémonie d’ouverture du salon industriel de Hanovre, dont les Etats-Unis sont cette année le pays invité.
– ‘Achetez américain’ –
La chancelière Merkel lui a fait écho en déclarant qu’il fallait « utiliser la chance » de cette « fenêtre de tir serrée ». « Cela ne va pas se représenter vite », a-t-elle affirmé, avant de recevoir M. Obama dans la soirée pour un dîner officiel.
L’inquiétude des opinions publiques à l’égard d’un tel accord de libre-échange grandit pourtant des deux côtés de l’Atlantique. Des dizaines de milliers de personnes ont encore manifesté contre le projet samedi dans les rues de Hanovre.
« Le TTIP ne va abaisser les normes. Cela va même les relever », a promis Barack Obama. « Au moment où d’autres marchés comme la Chine commencent à se développer (…) nous devons nous assurer que notre économie continue à être compétitive », a-t-il aussi martelé.
Mme Merkel lui a fait écho en estimant que le TTIP « contribuerait beaucoup à faire croître » l’économie européenne.
Mais au sein même du gouvernement de coalition allemand, pourtant considéré comme un des principaux défenseurs du projet en Europe, l’impatience grandit.
Sans concessions de Washington, l’accord « va échouer », a averti dimanche le ministre allemand de l’Economie Sigmar Gabriel, présent également à Hanovre. M. Gabriel, social-démocrate et numéro deux du gouvernement, refuse d’endosser en l’état un texte qu’il résume pour l’instant à la devise: « Achetez américain ».
« Achetez allemand, c’est bien aussi », a glissé Angela Merkel en écho. Mais elle a promis malgré les divergences « de s’impliquer pour que l’Europe entre dans une forte dynamique de négociations » de l’accord. Un message qui n’est pas partagé par tous ses partenaires dans l’UE.
selon l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, le président français François Hollande refuse d’aborder le sujet du TTIP lundi après-midi lors d’une rencontre prévue avec Angela Merkel, Barack Obama et les dirigeants italien et britannique. Raison invoquée: le sujet serait trop impopulaire en France.
– ‘Bon côté de l’Histoire’ –
Le choix de Barack Obama de se rendre en Allemagne, pour la cinquième fois depuis qu’il est au pouvoir, témoigne de la place qu’il accorde à Angela Merkel en Europe.
Il a couvert la chancelière de louanges devant la presse dimanche à Hanovre.
« Vous avez été un partenaire de confiance pendant toute ma présidence, plus longtemps que tout autre dirigeant dans le monde, et je respecte votre jugement », a dit le président américain à la chancelière à ses côtés.
Il a aussi salué sa politique d’ouverture généreuse de Mme Merkel à l’égard des migrants depuis l’été 2015, malgré les critiques que ce cap suscite en Allemagne et en Europe.
En agissant de la sorte, Mme Merkel se situe « du bon côté de l’Histoire », a estimé M. Obama, se disant « fier du peuple allemand ».
En dépit de ces compliments, des divergences subsistent. Le président américain a ainsi rejeté toute idée de zones de protection en Syrie pour les civils, alors que Mme Merkel évoque cette option depuis plusieurs semaines face à la persistance des bombardements.
M. Obama a jugé qu’une telle option n’était pas réalisable « sauf à vouloir prendre le contrôle d’une bonne partie de ce pays ».
Le président doit toutefois annoncer lundi dans un discours à Hanovre qu’il a autorisé l’envoi en Syrie de jusqu’à 150 militaires américains supplémentaires, selon un haut responsable parlant sous le couvert de l’anonymat.
M. Obama a appelé dimanche « tous les pays de l’Otan » à tenir leurs engagements de dépenses militaires pour assurer la sécurité commune, alors que Berlin a été dans le passé accusé de ne pas en faire assez et de trop compter sur Washington.
Les restes du poète chilien et prix Nobel de littérature Pablo Neruda, exhumés en 2013 pour déterminer s’il avait été assassiné par des agents de la dictature d’Augusto Pinochet, seront à nouveau inhumés mardi à Isla Negra, sur la côte centrale du Chili.
Près de quarante-trois ans après, sa mort continue d’interroger le Chili.
Selon le certificat de décès rédigé par la junte militaire alors au pouvoir, le poète est mort d’un cancer de la prostate quelque jours après le coup d’Etat de 1973.
Mais son chauffeur de l’époque, Manuel Araya, assure que ce chantre de la littérature hispano-américaine et militant du Parti communiste a succombé à une injection faite la veille de son départ pour le Mexique, où il comptait s’exiler pour y diriger l’opposition au général Pinochet.
Après une longue bataille judiciaire, l’exhumation des restes de Pablo Neruda avait eu lieu en avril 2013 à Isla Negra (à 120 km à l’ouest de la capitale), dernier lieu de résidence du poète, où il était enterré.
Depuis, les analyses se succèdent, sans apporter de réponse définitive. En mai 2014, une équipe de chercheurs espagnols avait révélé la présence massive de bactéries, des staphylocoques dorés, qui auraient pu être inoculées par des agents de la dictature.
– Ultime analyse –
Les résultats d’une ultime analyse sont encore attendus en mai pour clore définitivement cette procédure initiée il y a trois ans.
Quatre laboratoires, aux Etats-Unis, en Espagne, en Norvège et au Danemark, sont en train d’analyser l’ADN des staphylocoques dorés retrouvés sur la dépouille du poète.
« Nous sommes en attente de ces analyses qui seront déterminantes pour savoir si ce staphylocoque (doré) a été communiqué à Neruda à cette époque ou s’il est, au contraire, apparu sur ses restes à cause des manipulations postérieures », a expliqué à l’AFP l’avocat du Parti communiste chilien, Eduardo Contreras, à l’origine de la demande.
Ces bactéries « étaient l’élément utilisé habituellement par Eugenio Berrios (le chimiste de la police secrète de Pinochet, chargé de concevoir des armes chimiques, ndlr) et cette souche en particulier ne fait pas partie de celles ayant pu exister à cette époque à l’hôpital » de Santiago où se trouvait Neruda, selon cet avocat.
« Nous dépendons à cent pour cent de ces analyses », a ajouté cet avocat, qui après des années d’enquête, se dit toujours convaincu que « Neruda a été assassiné ».
Mais même si les technologies sont beaucoup plus avancées aujourd’hui, le temps a passé et les conditions dans lesquelles le corps avait été enterré – en bordure de mer – pourraient empêcher de jamais connaître les causes de sa mort, a-t-il toutefois reconnu.
– Inhumé face au Pacifique –
L’hypothèse d’un assassinat du poète est apparue en 2011, après les révélations de Manuel Araya, qui était à la fois le chauffeur et l’assistant personnel de Pablo Neruda, sur la mystérieuse injection.
« Neruda a été assassiné », affirmait M. Araya à l’AFP en 2013.
Une enquête judiciaire avait alors été ouverte, tandis que d’autres témoignages venaient semer le doute en assurant que Pablo Neruda était en forme jusqu’à la fameuse injection, et qu’un avion fourni par le gouvernement mexicain l’attendait justement pour le transporter au Mexique et y jouer le rôle de chef de l’opposition.
« Neruda m’avait dit : je pars au Mexique, camarade, et là-bas je vais demander l’aide du monde pour faire tomber Pinochet. En trois mois je vais le faire chuter. Je vais demander l’aide des gouvernements, des intellectuels », avait raconté Manuel Araya.
La mort en 1982, dans la même clinique, de l’ex-président Eduardo Frei (1964-1970), venu pour une opération de routine et qui pourrait avoir été empoisonné, a renforcé la thèse d’un assassinat de Neruda.
Selon Eduardo Contreras, les investigations ont déjà permis de déterminer que c’est la même équipe médicale qui avait pris en charge Neruda et Frei.
A partir de mardi, Pablo Neruda reposera à nouveau dans le jardin de sa villa face au Pacifique, au côté de Matilde Urrutia, sa troisième femme.
Discret depuis le début des play-offs, Ian Mahinmi a relancé avec style grâce à 22 points et dix rebonds les Indiana Pacers, larges vainqueurs du match N.4 contre les Toronto Raptors (100-83), samedi.
« Il a été notre leader sur le terrain, il nous a portés à bout de bras », a admiré Myles Turner.
« Vingt-deux points, dix rebonds et cinq passes, ce n’est pas les +stats+ qu’on attend de lui, il a tout simplement été extraordinaire, nous avions vraiment besoin de ce genre de match », a renchéri Paul George, la star des Pacers.
Même ses coéquipiers n’en reviennent pas: Mahinmi a peut-être réussi sa meilleure prestation sous le maillot des Pacers alors qu’il était incertain pour ce match capital en raison des douleurs au dos qui l’empoisonnent depuis novembre.
Le rendement du pivot français depuis le coup d’envoi des play-offs était décevant, avec un total de 13 points et 12 rebonds en trois matches, bien loin de ses moyennes de la saison régulière (9,3 pts et 7,1 rbds par match).
Mais devant son public, l’ancien joueur du Havre et de Pau-Orthez a retrouvé son efficacité au moment crucial et, bien épaulé par George (19 pts) et George Hill (22 pts), il a ramené les Pacers à égalité avec les Raptors deux victoires partout.
« Ce n’est pourtant pas encore cela au niveau du dos, j’ai des hauts et des bas », a reconnu Mahinmi qui a pourtant écoeuré la défense des Raptors avec quelques dunks rageurs en fin de rencontre.
– Batum spectateur –
« Je ne peux pas revendiquer la responsabilité de cette victoire, c’est un super travail d’équipe. Le message avant le match était de jouer les uns pour les autres, on a réussi à le faire pendant toute la rencontre, mais il faut garder les pieds sur terre, cette série sera très indécise », a-t-il insisté.
Le match N.5, mardi à Toronto, s’annonce explosif entre deux équipes qui ne cachent plus leur inimitié.
Blessé à une cheville et réduit au rôle de spectateur, Nicolas Batum a assisté à un événement quasi historique pour son équipe, Charlotte: même sans leur international français, les Hornets ont signé leur première victoire en play-offs depuis près de quatorze ans.
Les Hornets ont dominé Miami 96 à 80 et réduit le score à deux victoires à une alors que leur précédent succès dans un match des phases finales remontait au 9 mai 2002 contre les New Jersey Nets (115-97).
Ils avaient depuis enchaîné douze défaites de suite en play-offs, dont deux à Miami la semaine dernière.
Ce match N.3 a mal débuté pour Charlotte en raison de la grande fébrilité de Frank Kaminsky, chargé de faire oublier Batum, mais les Hornets ont fait basculer la rencontre dans le 3e quart temps en infligeant un cinglant 18-0 au Heat complétement déboussolé face à Jeremy Lin (18 points), Kemba Walker (17 pts) et Kaminsky (15 pts).
« On a enfin joué comme on a joué durant toute la saison avec enthousiasme et énergie, il faut qu’on continue comme cela », a apprécié Walker.
Oklahoma City et ses stars Russell Westbrook (25 pts) et Kevin Durant (19 pts), éclipsés par Enes Kanter (28 pts), ont sans doute définitivement assommé les Mavericks, malgré les 27 points de l’inusable Dirk Nowitzki, en dominant un match N.4 houleux 119 à 108 à Dallas.
Le Thunder mène trois victoires à une et peut décrocher son billet pour les demi-finale de conférence lundi dans sa salle.
Enfin, Portland s’est relancé face aux Clippers en s’imposant devant son public 96 à 88 grâce à 32 points de Damian Lillard et 27 de C.J. McCollum. Les Clippers mènent toujours, deux victoires à une.
Son tournage n’a pas encore commencé que Sivouplééé! fait déjà polémique. La prochaine comédie de Philippe Chauveron, avec Christian Clavier dans le rôle principal, a déclenché des huées de protestation à l’annonce de son synopsis. Le réalisateur français Tony Gatlif (Gadgo Dila, Vengo, Indignados) s’ajoute à la liste des protestataires.
Sivouplééé! entend suivre la cohabitation entre Jean-Étienne Fougerolle, un intellectuel de gauche (Christian Clavier), et une famille de Roms. Dans son dernier livre, le romancier exhorte ses compatriotes à accueillir chez eux les familles dans le besoin. Accusé d’hypocrisie par un journaliste, il est alors mis au défi d’appliquer ce qu’il préconise et révèle son adresse sur un plateau de télévision. Le lendemain, un père Rom (François Damiens), débarque avec sa famille chez lui.
Une histoire qui débecte d’avance nombre de personnes, parmi lesquelles Tony Gatlif. Interrogé à ce propos sur le plateau de l’émission News et compagnie de BFMTV le 21 avril, le réalisateur français, qui s’est attaché au cours de sa filmographie à rendre hommage à la communauté Rom (Gadjo Dilo, Transylvania…), a exprimé son profond mépris pour le nouveau projet de film de Philippe Chauveron.
«Christian Clavier est fou d’avoir accepté un film comme ça»
«C’est un film dégueulasse. On ne peut pas faire des choses comme ça avec des gens. On ne peut pas rire avec ça, ce n’est pas possible», a-t-il d’abord clamé avant de s’interroger sur les motivations de l’acteur: «Clavier est fou d’avoir accepté un film comme ça.» Pour Tony Gatlif, si Sivouplééé! ressemble à Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu, le dernier film de Philippe Chauveron, on court à la catastrophe. «Ça va être horrible», prédit-il.
Face aux vivres réactions déclenchées par l’annonce de cette nouvelle comédie, Christian Clavier a pour sa part tenu à s’exprimer dans un communiqué pour la défendre: «Le scénario est formidable, avec des personnages mémorables et des rebonds comiques permanents qui plairont aux publics du monde entier».
«La vie est une comédie écrite par un auteur sadique». Woody Allen a toujours le sens de la formule. Pour Café Society, son quarante-septième long-métrage, le réalisateur new-yorkais s’est choisi Jesse Eisenberg comme alter ego, pour exprimer sa fascination pour l’industrie hollywoodienne des années 1930.
Après Midnight in Paris (2011) et Magic in the Moonlight (2014), Woody Allen replonge dans le passé pour en extraire paillettes et facéties, comme le laisse voir la première bande-annonce dévoilée cette semaine.
Café Society s’immisce au cœur de la nébuleuse hollywoodienne en suivant les traces de Bobby (Jesse Eisenberg), qui débarque sur les hauteurs de Los Angeles afin d’y travailler en tant que coursier auprès de son oncle, agent de stars (Steve Carrell). C’est la porte d’entrée vers l’effervescence du «Café Society», un club new-yorkais très prisé où se retrouvaient notamment stars et mécènes à l’époque, de même que les derniers talents du jazz, dont la bande-son inonde d’ailleurs ce nouveau long-métrage.
Bobby se laisse séduire par ce monde et par la belle Vonnie (Kristen Stewart), assistante de son oncle. Celle-ci est néanmoins prise et il fait alors la rencontre de la pimpante Kat (Blake Lively). «Entre ennui et fascination», Bobby découvre cet univers et sa vie prend des allures de film.
Pour ce prochain long-métrage, Woody Allen retrouve son goût pour les images chaudes, les décors pittoresques et les années 1930 qu’il chérit. Un grand cru signé du maître de la comédie new-yorkaise qui sera à l’affiche du prochain festival de Cannes, où Café Society sera présenté en ouverture de la manifestation, le 11 mai.
Ce film offre donc au cinéaste une troisième opportunité d’ouvrir l’événement, après Hollywood Ending en 2002 et Midnight in Paris en 2011. Pour les autres, c’est dans les salles obscures dès le lendemain qu’il sera disponible.
Les opposants au projet d’accord de libre-échange transatlantique comptent manifester par milliers samedi à Hanovre, dans le nord de l’Allemagne, à la veille de l’arrivée du président américain Barack Obama, qui a fait du sujet une de ses priorités.
La venue de M. Obama, qui inaugurera dimanche la foire industrielle de Hanovre, où les entreprises américaines auront la part belle, et rencontrera la chancelière Angela Merkel, est censée donner une nouvelle impulsion aux négociations sur le plus grand accord commercial de ce type au monde, à un moment où elles sont mal engagées.
M. Obama a une nouvelle fois défendu le projet de traité dans une interview au quotidien allemand Bild. Cet accord de libre-échange « est un des meilleurs chemins pour promouvoir la croissance et créer de l’emploi », il va « renforcer le commerce et créer des emplois aux Etats-Unis et dans l’Union européenne », a-t-il déclaré.
« Nous ne manifestons pas contre Obama, mais contre le TTIP », acronyme de l’accord de libre-échange, également appelé Tafta, qui est en négociation entre l’Union européenne et les Etats-Unis, affirme un des initiateurs de la manifestation, Christoph Bautz, de l’ONG Campact.
Néanmoins, c’est bien la venue du président américain, dans le sillage de sa visite en Grande-Bretagne, qui est à l’origine du rassemblement, dans un pays où les opposants aux accords de libre-échange sont particulièrement mobilisés: entre 150.000 et 250.000 personnes, selon les décomptes, avaient défilé en octobre à Berlin.
– Des dizaines de milliers de manifestants attendus –
Cette fois-ci, ce sont des « dizaines de milliers » de contestataires, selon les organisateurs, qui devraient se rassembler à partir de la mi-journée dans le centre de Hanovre.
« Véritable offense à la société civile », « menace pour la démocratie », « mise en danger des standards sociaux et écologiques », « profondément anti-américain et anti-européen », les ONG et syndicats n’ont pas de mots assez forts pour définir le danger qu’ils voient dans un tel accord de libéralisation.
Un nouveau cycle de négociations sur le TTIP doit justement débuter lundi à New York, le 13e depuis 2013, et le sujet sera un des thèmes majeurs discutés par Barack Obama et Angela Merkel dimanche.
« La chancelière va redire que notre objectif est de boucler les négociations d’ici la fin de cette année », a déclaré vendredi son porte-parole Steffen Seibert, l’Allemagne considérant qu’un « accord ambitieux » est un « projet central » dans les relations transatlantiques.
Les milieux économiques allemands très tournés vers l’exportation poussent en ce sens, la Fédération de l’Industrie assurant qu’il y aura « plus de gagnants que de perdants ». Et le Premier ministre britannique David Cameron a assuré vendredi que le TTIP « ferait gagner des milliards à nos économies ».
– Les opinions sceptiques –
Mais le scepticisme enfle du côté de la société civile, avec en point de mire la crainte d’un nivellement par le bas des standards sanitaires et de sécurité: seuls 17% des Allemands et 15% des Américains pensent que l’accord TTIP est « une bonne chose », contre plus de 50% en 2014, selon un sondage de la fondation Bertelsmann.
Le président Barack Obama a fait du libre-échange le coeur de sa politique économique, mais le sujet a perdu la cote aux Etats-Unis, où il est associé par beaucoup aux pertes d’emplois liées à la mondialisation. Et les prétendants à sa succession actuellement en campagne sont la plupart très critiques.
Le secrétaire américain au Commerce Michael Froman a mis en garde dans le quotidien allemand Handelsblatt: si un accord ne peut être conclu cette année, « il y aura une très grande incertitude sur notre capacité à jamais y arriver ».
L’arrivée à son terme du mandat présidentiel de Barack Obama « fournit une bonne opportunité » d’avancer jusqu’à un point où « les négociations seront plus solidifiées qu’elles ne le sont aujourd’hui », a néanmoins assuré récemment le secrétaire américain à l’Agriculture, Tom Vilsack.
S’il est bien peu probable qu’un accord complet soit trouvé d’ici à l’élection présidentielle américaine en novembre, Angela Merkel s’accroche à l’idée d’en dégager « les grandes lignes » tant que Barack Obama est en poste.
Mais au vu des difficultés du TTIP, Barack Obama pourrait plutôt se concentrer sur un autre objectif: la ratification en cours du Partenariat Trans-Pacifique, un traité de libre-échange entre les zones Asie-Pacifique et Amérique.
Les célébrations du 400e anniversaire de la mort de William Shakespeare culminent samedi à Stratford-upon-Avon (centre de l’Angleterre), sa ville natale, où des stars du cinéma et du théâtre sont attendues pour jouer les passages les plus marquants de son oeuvre.
Le plus célèbre des dramaturges britanniques s’est éteint le 23 avril 1616 à l’âge de 52 ans dans cette petite bourgade plantée dans la campagne anglaise, laissant derrière lui une quarantaine de pièces, de « Roméo et Juliette » à « Macbeth » en passant par « Hamlet », entrées dans le patrimoine culturel mondial.
Shakespeare aujourd’hui, ce sont des pièces jouées toute l’année dans le monde entier dans des dizaine de langues, adaptées en film, revisitées en opéra rock, en dessins animés, voire même en manga, où les Capulet et les Montaigu sont des gangs de yakuzas.
Il y a dans son oeuvre « une collection d’icônes que tout le monde connaît. Roméo et Juliette, les conflits entre familles, le jeune homme troublé de Hamlet, le père en colère et dictatorial du roi Lear », explique à l’AFP Dominic Dromgoole, directeur artistique du Shakespeare’s Globe, le théâtre londonien bâti à l’époque de Shakespeare et reconstruit à l’identique sur les bords de la Tamise dans les années 1990.
« Ces personnages parlent à tout un chacun parce qu’ils font partie de nous. Ces récits, par leur force, transcendent toutes les langues », ajoute-t-il.
Signe de l’influence considérable de celui qui a contribué à façonner la langue anglaise, c’est avec les mots de Shakespeare que le prince Charles a célébré jeudi le 90e anniversaire de sa mère, la reine Elizabeth II, déclamant lors d’une rare intervention radiophonique qu’elle serait « pour le bonheur de l’Angleterre une princesse riche en années ».
Pour rendre à l’auteur un hommage digne de son talent, le Royal Shakespeare Theatre a convié ce samedi à Stratford-upon-Avon les comédiens les plus en vue du pays: Judi Dench, Helen Mirren, Ian McKellen, Benedict Cumberbatch ou Joseph Fiennes, qui joueront les scènes les plus connues du dramaturge, en présence du prince Charles.
Intitulé « Shakespeare Live! », le spectacle sera retransmis en direct à la télévision et dans des cinémas à travers l’Europe.
– Dans la salle de classe de Shakespeare –
Autres événements à noter: une parade menant jusqu’à sa tombe, dans l’église de la Sainte-Trinité, et un feu d’artifice, qui viendront ponctuer une journée rythmée par du théâtre de rue, des danses et des concerts en ce 23 avril, jour de la Saint George, fête nationale en Angleterre.
La journée sera également l’occasion de découvrir ce qui fut très probablement la salle de classe du « Barde immortel ». Située dans l’école Edouard VI, elle fait partie d’un ensemble historique construit entre 1418 et 1420.
C’est ici, entre les quatre murs d’une petite pièce à colombages restaurée pour quelque 1,8 million de livres (2,3 millions d’euros), que le dramaturge aurait appris, vraisemblablement entre 1571 et 1578, l’anglais, la musique, le catéchisme, le latin.
« Quand je suis (dans cette pièce) seul, parfois j’en ai des frissons », a confié à la BBC le directeur de l’école, Bennet Carr.
Le conditionnel est toutefois de mise quant à l’enfance de l’auteur: faute de documentation suffisante, des pans entiers de la vie de Shakespeare restent un mystère.
« Nous n’avons pas de détails sur l’enfance de Shakespeare, à part le fait qu’il était le fils d’un gantier et politicien local, John Shakespeare », explique à l’AFP Warren King, du site spécialisé NoSweatShakespeare.com.
« On peut imaginer que c’était un garçon brillant », conjecture-t-il, « absorbant toutes les informations et le savoir que dispensait l’école » pour ainsi jeter les bases d’une destinée hors du commun.
Si l’épicentre de l’hommage se trouve à Stratford-upon-Avon, des célébrations sont également prévues à Londres, dont une exposition gratuite sur la rive sud de la Tamise, baptisée « The complete walk » (« La marche complète ») qui présentera 37 courts-métrages de 10 minutes sur chacune des pièces de Shakespeare.
Prince n’aura pas simplement légué une oeuvre inclassable et protéiforme: le multi-instrumentiste disparu jeudi 21 avril a également été la première star mondiale à croiser le fer avec les grandes majors musicales pour conquérir sa liberté commerciale et artistique.
«Les contrats musicaux sont comme, je vais dire le mot, de l’esclavagisme»: les récents propos du Kid de Minneapolis, rapportés par la radio américaine NPR, disent tout de son aversion et de son mépris pour une industrie musicale dont il a tenté de s’affranchir en misant sur la scène. «Je dirais à n’importe quel jeune artiste: ne signe pas», avait-il ajouté.
C’est de loin avec la Warner Music que l’affrontement aura été le plus âpre, causant quasiment sa perte commerciale et le conduisant pendant plusieurs années à renoncer à son légendaire nom d’artiste.
Ironie du sort, c’est cette même major qui le repéra, l’enrôla dans son catalogue en 1977 alors qu’il n’avait que 18 ans et, surtout, lui donna le temps de parfaire son art jusqu’à son premier succès planétaire 1999, paru en 1982.
C’est aussi la Warner qui, pendant douze ans (1985-1992), aida financièrement Prince à mettre sur pied son propre label, Paisley Park Records, sur lequel il fit signer de jeunes talents, telle la percussionniste Sheila E et de vielles gloires comme le pape du P-Funk George Clinton ou la chanteuse Mavis Staples.
Contrat de 100 millions de dollars
Paradoxalement, le point de rupture se dessine fin 1992 quand la Warner offre un pont d’or à Prince. L’artiste paraphe alors un nouveau contrat de 100 millions de dollars pour six albums, qui est présenté alors comme le plus juteux jamais signé, loin devant Michael Jackson (50 millions) ou Madonna (60 millions de dollars).
Mais le prix à payer n’est pas mince: avec ce contrat, la Warner met la main sur l’ensemble des bandes, les «masters», enregistrées par le natif de Minneapolis depuis 1978.
Leur relation se détériore alors à grande vitesse. Dès 1993, pour son 35e anniversaire, la star affirme ne plus vouloir enregistrer d’album et décide de renoncer à son nom de scène dans l’espoir de se libérer de ses obligations contractuelles avec la Warner.
Il se fait alors appeler «l’artiste anciennement connu sous le nom de Prince» ou se désigne par un nom imprononçable: les signes chromosomiques du sexe masculin et du féminin enchevêtrés. Signe que les couteaux sont tirés, Prince n’hésite pas non plus à se montrer sur scène avec le mot «slave» (esclave) écrit sur ses joues.
Cette manoeuvre risquée lui cause du tort commercial mais n’aliène toutefois qu’une partie de ses fans. En 1993, les 72.000 places de son concert dans le stade londonien de Wembley s’envolent ainsi en moins d’une heure.
En guerre contre Youtube et le streaming
Désireuse d’assurer son retour sur investissement, la Warner commet alors une crise de lèse-majesté: elle publie une compilation des meilleurs titres de Prince, une démarche que l’artiste considérait comme un acte de décès musical.
Fin 1995, la rupture est définitivement consommée. «Au cours de près de deux décennies de relation, l’artiste et Warner Bros. ont développé des différences irréconciliables», affirme alors Prince dans un communiqué.
C’est armé d’un nouveau label, NPG Records, que Prince va remonter la pente en misant sur les recettes de concerts, en nouant des contrats occasionnels avec des majors mais aussi en utilisant internet pour écouler ses opus directement vers son public.
Mais l’idylle de Prince avec le web est de courte durée. Ces dernières années, l’artiste s’est battu pour que les vidéos de ses concerts soient systématiquement retirées de YouTube pour protéger ses droits. Mais il a surtout dénoncé la montée en puissance des sites de streaming, fustigeant le faible pourcentage reversé aux artistes par iTunes ou Spotify.
En 2010, il déclare même la «fin d’internet». «Ce que je voulais dire c’est qu’internet était fini pour tous ceux qui veulent être payés (de leur art)», avait-il expliqué quelques années plus tard dans le Guardian. «Et j’avais raison sur ce point», avait-il ajouté.
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