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Académie française: une élection à la fois comique et consternante

Si cette élection du 3 mars 2016 à l’Académie française était un film de Tarantino, un western spaghetti du Quai Conti, on y verrait une poignée de lascars assoiffés de gloire, prêts à tout pour s’asseoir sur le fauteuil de la regrettée Assia Djebar – le numéro 5, à pourvoir depuis son décès il y a un an. Sauf que ce n’est pas un film, mais un psychodrame consternant, énième épisode de l’effondrement intellectuel dont l’institution, autrefois prestigieuse, offre désormais le spectacle à chaque élection.

Au début, on était encore entre gens de bonne compagnie. Se voyant porter l’habit, Frédéric Mitterrand annonça sa candidature pour renoncer finalement, sentant que l’affaire était loin d’être gagnée. Excellent critique, Jean-Claude Perrier déclara également forfait. Les candidatures les plus farfelues se mirent à affluer alors, multitude paradoxale quand on sait la difficulté de l’Académie à trouver immortel à son pied.

Il y a une trentaine d’années, ce club longtemps masculin eut la bonne idée, hardie pour ces messieurs, de considérer que les femmes, après tout, faisaient aussi partie du genre humain (Marguerite Yourcenar servit de cobaye en 1980, prévenant cependant qu’il ne faudrait pas compter sur elle pour les séances du dictionnaire). Toujours est-il que, la mortalité ayant, sous la coupole, battu tous les records, l’Académie se mit à ratisser large. Journalistes, paroliers, j’en passe – l’Académie n’a jamais été aussi égalitaire, démocratique, anar presque.

D’avoir ainsi abaissé constamment le niveau a donné des idées au vulgum – l’élection d’aujourd’hui en offre une bien piteuse illustration. Vous n’avez sans doute jamais eu vent de l’œuvre de Michel Carassou, qui s’est porté candidat. C’est, figurez-vous, un spécialiste du surréalisme. A une époque, André Breton crachait pourtant sur l’institution et sur certains de ses membres (Anatole France notamment). Eduardo Pisani aimerait lui aussi faire partie de la noble assemblée. Né à Naples, il s’est fait connaître en poussant la chansonnette (« Je t’aime le lundi »). Un chanteur donc. Voilà qui devrait réveiller l’ambiance, après qu’on a réfléchi, sur la question des oignons, à la manière de peler le mot dans l’idée de mieux l’écrire.

«Poète, blogueur et chroniqueur», tel se proclame Eric Dubois qui s’est porté candidat le 4 février. Décidément, ce n’est plus une ondée passagère. A l’actif de Dubois, une «vingtaine» de livres publiés, selon l’intéressé. Pour faire pencher un peu plus la balance de son côté, notre nouveau René Char se dit «militant actif de la cause poétique et de la condition de la poésie et des poètes». Et de noter qu’on «étudie certes encore la poésie dans les écoles, les collèges, les lycées et les universités, mais qu’à mesure que l’adulte pris par des préoccupations familiales, sociales et professionnelles se sent attiré par les divertissements populaires, son goût ou son intérêt s’en éloigne. Je n’ai pas ici à faire le procès de la Société de Consommation et du Spectacle. N’est pas Marx ou Debord qui veut !» Et n’entre pas à l’Académie qui en rêve! Dieu merci, notre sympathique candidat ne se fait pas trop d’illusions : «J’ai peu de chance d’être élu. Je vais avoir cinquante ans. Je suis encore un jeune poète.»

Andrei Makine est, lui aussi, sur les rangs. Russe d’origine, Andrei a un univers, une langue, un talent indéniables. L’Académie sauvée des eaux ? Pas sûr. Car pour Olivier Mathieu, un pamphlétaire qui a traité Finkielkraut de «vrai néo-con» et qui vient de s’en prendre à Eric Dubois, Makine est le pire choix possible. Pas étonnant, puisque lui-même est candidat !

«Vous prenez un faux-dissident (notre époque est remarquable par son taux considérable de toc, toqués et tocards aux commandes), écrit Mathieu, un marchand de Russie « éternelle », un marchand de malheur juif « éternel », un cracheur dans la soupe « éternelle » française, un odieux réactionnaire « éternel »qui semble avoir les pauvres en aversion – le tout en un seul homme – vous touillez à peine et vous obtenez un parfait « français de souche » élu magistralement à l’Acacadémie française ». L’auteur de ces lignes, négationniste avéré et admirateur de Faurisson, fait profession, depuis une vingtaine d’années, de se présenter à l’Académie sous des noms différents, Robert Pioche ou Robert Spitzhacke.

La tournure qu’a pris cette élection est, on le voit, aussi comique que consternante. Et la liste n’est pas close. Un poète blogueur, Yves-Denis Delaporte, figure également sur la liste. Sans doute pour se trouver un logement: on lisait récemment, dans la rubrique faits divers de «Sud-Ouest», que ledit poète, fonctionnaire de l’Education nationale, s’était attiré les foudres de sa hiérarchie.

Instamment prié par le tribunal administratif de libérer son logement de fonction du collège Élisée-Mousnier, l’ex-gestionnaire, de retour à Cognac après un séjour à Nice, livre sa version de l’histoire. « On a presque l’impression que je bloque la situation par méchanceté. J’étais en train de préparer mon déménagement pour Rochefort, j’avais dit que je partirais le 1er septembre », s’efforce-t-il de rassurer. Place devrait être faite à la nouvelle gestionnaire, cantonnée dans un logement du collège Claude-Bouchet depuis un an et en butte à des voisins irascibles.

En somme, bientôt à la rue, Delaporte s’est dit que l’Académie, c’était toujours mieux que les HLM.

Aux dernières nouvelles, un jeune homme de 15 ans, Valentin Ogier, viendrait également de déposer sa candidature. Et allez donc! Scolarisé à Lamballe, il a reconnu n’avoir aucune chance, mais a expliqué vouloir «faire passer un message d’optimisme pour prouver que la jeunesse d’aujourd’hui n’est pas perdue et ne va pas dans le mur».

On le voit, l’Académie est devenue le bureau des pleurs pour idéalistes, paumés et mécontents en tout genre. La prochaine fois, on aura droit à l’éleveur de porc poète. Pas étonnant, en tout cas, que nos habits verts broient du noir. Au point que certains d’entre eux font désormais du porte à porte pour tenter quelques pointures. Jean d’Ormesson n’a-t-il pas, il y a quelques jours, fait de la retape auprès du comédien Fabrice Lucchini, en déclarant qu’il aurait sa place à l’Académie ?

Didier Jacob

Le républicain Ben Carson annonce la fin de son aventure présidentielle

Le neurochirurgien à la retraite Ben Carson a annoncé mercredi qu’il ne voyait pas d’avenir à sa candidature aux primaires républicaines pour la Maison Blanche et qu’il ne participerait pas au prochain débat télévisé. «J’ai décidé de ne pas participer au débat présidentiel républicain sur Fox News demain soir», a déclaré Ben Carson dans un communiqué. «Je ne vois pas de chemin politique pour continuer, après les résultats des primaires d’hier soir», a-t-il ajouté, déclarant implicitement qu’il jetait l’éponge après dix mois de campagne. Ben Carson, dans son communiqué, n’a pas formellement retiré sa candidature, mais il a indiqué qu’il évoquerait «l’avenir de ce mouvement» lors d’un discours vendredi au grand rendez-vous annuel des conservateurs américains, près de Washington.

Le docteur, seul Noir de la course, avait été deuxième des sondages républicains de septembre à début décembre, derrière Donald Trump, le rattrapant même dans quelques enquêtes. Comme le milliardaire, Benjamin Carson, 64 ans, n’avait jamais exercé de mandat politique avant de se lancer. Il avait mené une brillante carrière comme chef du service neurochirurgie pédiatrique du grand hôpital Johns Hopkins de Baltimore, adaptée dans le film Des Mains en or (Gifted Hands), avec Cuba Gooding Jr. dans le rôle du médecin. Auteur de plusieurs livres, il avait pris sa retraite en 2013 pour se lancer comme orateur conservateur, très populaire notamment au sein du Tea Party.

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Malgré ses manières d’église, le docteur Ben Carson cultive le «politiquement incorrect» et a scandalisé beaucoup à gauche par des déclarations provocatrices sur l’homosexualité, l’esclavage, l’Holocauste, les armes, les musulmans… En septembre, il avait affirmé qu’aucun musulman ne devait devenir président des Etats-Unis, l’islam n’étant selon lui pas en adéquation avec la Constitution. Une polémique avait éclaté en novembre sur la véracité de certaines anecdotes de son enfance.

Vidéo : cinq inepties du candidat républicain Ben Carson

Il était à la peine dans la course des primaires, après une quatrième place aux consultations de l’Iowa le 1er février. Les primaires du «super mardi», dans 11 Etats, n’ont qu’accentué sa marginalisation, le médecin échouant à rassembler les voix des chrétiens évangéliques.

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S’il confirme son retrait, il restera quatre candidats en lice pour les primaires républicaines: Donald Trump, les sénateurs Ted Cruz (Texas) et Marco Rubio (Floride), et le gouverneur de l’Ohio, John Kasich.

AFP

PHOTOS. Serge Gainsbourg, ex-fan des seventies

Aux très nombreux admirateurs de Serge Gainsbourg qui s’aperçoivent cette année avec nostalgie que l’auteur de Melody Nelson s’en est allé il y a 25 ans, la Galerie de l’Instant offre une plongée dans la décennie 1970 avec des images intimes, inédites pour la plupart, issues du fond d’archives du photographe Tony Frank, qui l’a suivi durant toute sa carrière. Elles montrent avec évidence la beauté et l’élégance de celui qui ne s’aimait pas, son regard intense et ironique, et sa complicité avec Jane Birkin, qui illumine chacune des images dans lesquelles elle apparaît. À découvrir du 11 mars au 31 mai, au 46, rue de Poitou à Paris. Ici, « Normandie, 1969 ».

(Tony Frank/La Galerie de l’Instant)

« Saint Amour » : Depardieu et Poelvoorde trinquent au Salon de l’Agriculture

Pour donner à son taureau le noble nom de Nabuchodonosor, il faut aimer les bouteilles. Sinon les grandes bouteilles, du moins les bouteilles grandes, celles qui contiennent beaucoup (15 litres, en l’espèce). Toujours est-il que Jean amène Nabuchodonosor à Paris, au Salon de l’Agriculture, et que son fils, Bruno, les accompagne. Bruno qui, chaque année, passe de l’Alsace à la Bourgogne, du Rhône à la Loire et au Languedoc sans quitter le Salon. Il s’arrête en effet à chaque stand pour faire honneur aux produits locaux. Sauf que, cette fois-ci, la route des vins, ils vont la suivre dans le taxi de l’imprévisible Mike (Vincent Lacoste), et elle se révélera pentue, comme le gosier des lascars.

Jean, c’est Depardieu, chemise à carreaux, toque blanche et bonbonne en avant, et Bruno, qui trime toute l’année, écrasé par le paternel, c’est Poelvoorde. Si Bruno n’a pas trouvé encore la femme de sa vie, qu’il cherche sans y croire vraiment, le premier a perdu la sienne, mais il lui parle pourtant, laissant sur son téléphone portable des messages que, de l’au-delà où elle se trouve désormais, elle entendra peut-être.

Depardieu tel qu’en lui-même

Jolie idée dans un film qui en compte pas mal d’autres et que traversent des personnages comme seuls Delépine et Kervern savent les dessiner. Au premier rang desquels on placera un propriétaire de gîte incarné par Michel Houellebecq : la visite des lieux et les explications qu’elle suscite de sa part forment une scène qui mérite la citation. En chemin ils rencontrent aussi une belle cavalière prénommée Vénus à laquelle Céline Sallette prête son allure et sa grande maîtrise, une jeune serveuse de restaurant qui ne se la raconte pas… enfin que des gens sympathiques, du moins presque.

C’est ainsi que Delépine et Kervern continuent de faire souffler sur le cinéma français un vent de fraîcheur qui tranche et qui taille. Alors, peu importe si, par instants, leur « Saint Amour » sent vaguement le bouchon, leur cinéma a du cœur, des tripes et de la cuisse. Et puis, de même qu’entre le père et le fils le passage de témoin est réalisé, entre Depardieu et Poelvoorde le basculement s’opère, qui offre au premier nommé de se montrer réellement tel qu’en lui-même, aussi grand qu’il l’est toujours, mais également touchant et profondément attachant.

Pascal Mérigeau

« Saint Amour« , par Benoît Delépine et Gustave Kervern. Comédie française, avec Gérard Depardieu, Benoît Poelvoorde, Vincent Lacoste, Céline Sallette, Michel Houellebecq (1h41).

Super Tuesday : Trump et Clinton dominent, Rubio déçoit

En direct

L’essentiel

• Les électeurs républicains votent mardi 1er mars dans onze Etats, les électeurs démocrates dans treize Etats ou territoires. Ils éliront respectivement 568 et 878 délégués nationaux, soit 23% et 18,5% du total. 

• Les Etats et territoires votant sont l’Alabama (53 délégués démocrates, 47 côté républicain), l’Alaska (25 républicains), les Samoa américaines (6 démocrates), l’Arkansas (32 démocrates, 40 républicains), le Colorado (66 démocrates), la Géorgie (102 démocrates, 76 républicains), le Massachusettes (91 démocrates, 39 républicains), le Minnesota (77 démocrates, 35 républicains), l’Oklahoma (38 démocrates, 40 républicains), le Tennessee (67 démocrates, 55 républicains), le Texas (222 délégués démocrates, 152 républicains), le Vermont (16 démocrates, 16 républicains) et la Virginie (95 démocrates, 46 républicains). Les démocrates de l’étranger voteront également pour 13 délégués.

• Largement favoris, Hillary Clinton et Donald Trump espèrent s’imposer et s’assurer ainsi de décrocher l’investiture. De son côté, le républicain Ted Cruz était concentré sur les résultats du Texas, dont il est sénateur. Marco Rubio tente lui d’entériner son image d’alternative à Trump. Côté démocrate, Bernie Sanders aura besoin des électeurs jeunes et des électeurs blancs, les minorités penchant davantage pour Clinton. Lire notre analyse.

• Les premières tendances donnent sept Etats à Donald Trump (Alabama, Arkansas, Géorgie, Massachusetts, Tennessee, Virginie, Vermont), deux Etats pour Ted Cruz (Texas, Oklahoma), un pour Marco Rubio (Minnesota). Côté démocrate, Hillary Clinton fait la course en tête avec neuf Etats et territoires (Alabama, Alaska, Arkansas, Géorgie, Tennessee, Texas, Virginie, Samoa, Massachusetts) tandis que Bernie Sanders en a convaincu quatre (Vermont, Colorado, Minnesota et Oklahoma).

Si vous n’arrivez pas à accéder au live, cliquez ici

 

09:15 Trente ans de Super Tuesday en images

Do you remember ?

Le New York Times revient en images sur l’histoire du Super Tuesday. Une histoire assez récente, il faut le dire, puisque le premier remonte à 1984 (mais l’appellation «officielle» à 1988). En images, donc : le 8 mars 1988, on assiste à une victoire écrasante de George Bush. En 1992, Bill Clinton (photo AFP) est distancé lors du premier Super Tuesday, mais effectue un come-back spectaculaire lors du second Super Tuesday, le 10 mars. Le revirement est si impressionnant qu’on surnommera le futur 42ème président des Etats-Unis «le survivant» («back from the dead»). Bref, tout cela est à revoir en images sur le site du New York Times.

Vu sur NYTimes.com – Video

08:39 Caucus républicain serré en Alaska

Etats solitaires.

Deux derniers Etats américains votaient mais chacun de leur côté lors de ce Super Tuesday : un caucus démocrate dans le Colorado, et un caucus républicain en Alaska. Côté démocrate, c’est Bernie Sanders qui a tiré son épingle du jeu (58,8%, 38 délégués) face à Hillary Clinton (40,4%, 28 délégués). Chez les républicains en revanche c’est très serré : les résultats provisoires placent Ted Cruz très légèrement devant Donald Trump (34,4% contre 33%) et Marco Rubio (17,4%). Nous vous tiendrons informés au fur et à mesure que ce résultat se confirme.

Enfin, deux autres primaires démocrates avaient lieu cette nuit : l’un dans le territoire des Samoa américaines, et l’autres à l’échelle du monde entier pour les «démocrates de l’étranger». Les Samoa américaines ont attribué quatre délégués nationaux à Clinton, contre deux à Sanders. Les résultats des démocrates de l’étranger ne sont pas encore connus.

08:30

Stop.

Le point «uberisation de… [l’économie/la cuisine/la santé/ma grand-mère]» vient d’être atteint à l’instant sur France Inter, où André Bercoff a estimé que Donald Trump représentait, donc, l’«ubérisation de la politique». Pitié, arrêtez.

08:22

A la une.

La une du journal allemand Der Spiegel, au lendemain du «Super Tuesday», qui titre : «Folie».

#SuperTuesday

02.03.16Mathieu von Rohr. @mathieuvonrohr Suivre

08:08

Alaska.

Contrairement à ce que nous vous avions annoncé précédemment, il semblerait que l’Alaska soit gagné par Ted Cruz et non par Donald Trump. On vous donne plus d’infos bientôt.

[Illustration : dans la tête des partisans de Trump]

08:05 La Géorgie sourit aux favoris

Trump et Clinton sans histoire.

La Géorgie (au nord de la Floride, capitale Atlanta) n’a pas fait dans l’originalité en choisissant assez massivement Donald Trump et Hillary Clinton, qui étaient d’ailleurs donnés largement favoris par les sondages. Bien aidée par le vote noir, très fort dans cet Etat, Clinton (71,2%, 67 délégués) a mis une belle raclée à Bernie Sanders (28,3%, 28 délégués). Moins d’écart mais pas beaucoup plus de frissons pour Trump (38,9%, 43 délégués), qui devance très largement Marco Rubio (24,4%, 14 délégués), pour une fois un peu mieux placé que Ted Cruz (23,7%, 19 délégués).

07:55 La participation explose chez les républicains

Super Tuesday.

C’est l’un des enseignements majeurs de ce Super Tuesday et il est de nature à inquiéter Hillary Clinton : cette année, l’enthousiasme et la mobilisation sont très clairement du côté républicain. La primaire conservatrice en Virginie, par exemple, a mobilisé plus d’un million d’électeurs, pulvérisant le score de 2008 (490 000 votants) de plus de 110%. Comme le montrent les chiffres du Edison Media Research, cités par leWashington Post, cette nette augmentation de la participation s’observe dans presque tous les scrutins républicains : +63% dans le Tennessee, +57% dans le Vermont, +40% dans l’Alabama. La corrélation est frappante : les Etats où la participation a le plus augmenté sont également les états remportés par Donald Trump. «Les républicains ont une énergie incroyable, contrairement aux démocrates», a taclé Donald Trump lors de son discours de victoire. Les chiffres lui donnent raison : dans le camp démocrate, la participation est en baisse partout par rapport à 2008. Moins 40% dans le Tennessee, moins 32% en Géorgie, 22% dans l’Oklahoma, etc.

Il y a deux lectures possibles de ces chiffres, qui ne sont d’ailleurs pas exclusives l’une de l’autre. La première : le duel entre Bernie Sanders et Hillary Clinton ne mobilise pas les électeurs démocrates. La seconde, bien plus inquiétante pour l’ancienne First Lady : Donald Trump séduit au-delà du camp conservateur et attire aux urnes des démocrates et indépendants qui cette année, ont préféré voter pour la primaire républicaine. De très mauvaise augure en vue de l’élection générale de novembre.

Vu sur le «Washington Post» (en anglais)

07:37 A domicile, Ted Cruz l’emporte largement au Texas

Lone Star State.

Le Texas, deuxième Etat le plus vaste et le plus peuplé des Etats-Unis, deuxième meilleur pourvoyeur en délégués républicains et troisième chez les démocrates, était l’un des gros enjeux de ce Super Tuesday. Les résultats n’y sont pas encore définitifs, notamment dans le nombre exact de délégués nationaux attribués à chacun des candidats, mais les tendances sont claires. Côté républicain, Ted Cruz comptait bien profiter de son statut de sénateur du Lone Star State pour l’emporter : il n’a pas failli (43,7%, 96 délégués), reléguant même Donald Trump à près de vingt points (26,9%, 49 délégués), ce qui constitue une belle performance. Marco Rubio résiste assez bien, à 17,6%, mais cela ne devrait pas lui rapporter plus d’un délégué…

Côté démocrate, Hillary Clinton était donnée favorite et cela s’est confirmé, puisqu’elle a rallié environ deux tiers des suffrages (65,2%), contre un tiers pour Bernie Sanders (33,2%). Un résultat qui devrait lui permettre de faire un gros écart en terme de délégués (146-62).

07:34 Hillary Clinton première, damn !

Portraits.

Après quelques ratés, la machine de guerre de la candidate mène désormais largement dans la course démocrate. Le duel face à Trump semble inévitable. Notre correspondant Frédéric Autran vous propose de lire son portrait (le sien à elle, pas à lui, enfin d’elle écrit par lui, quoi).

07:27 Le langage de Trump ? Du niveau CM1

Selon une étude…

L’automne dernier, le Boston Globe avait analysé le langage employé par les 19 prétendants à la Maison Blanche, démocrates et républicains, lors de leur discours de candidature. Résultat : le candidat républicain utilise le moins de caractères par mots, le moins de syllabes et les phrases les plus courtes. Son langage, conclut le test, est accessible à un élève de CM1. Un billet de notre correspondant à New York Frédéric Autran à méditer alors que le potentat populiste vient de remporter huit des onze états en jeu en ce Super Tuesday.

07:20 L’Arkansas fidèle à son ex-First Lady

Clinton à domicile.

First Lady de l’Arkansas pendant douze ans – avant d’être président des Etats-Unis, Bill Clinton en avait été le gouverneur – Hillary Clinton ne se faisait pas trop de soucis dans cet Etat du centre du pays. A raison : elle l’a emporté avec 66,4% de voix (22 délégués), laissant Bernie Sanders assez loin (29,7%, 10 délégués). C’était beaucoup plus serré dans le camp républicain mais, une fois de plus, cela a souri à Donald Trump (32,6%, 16 délégués), qui devance de peu Ted Cruz (30,5%, 15 délégués) et Marco Rubio (25%, 9 délégués).

07:18

A lire ailleurs.

Si vous comprenez l’anglais, n’hésitez pas à aller faire un tour sur le site de Newsweek, qui se propose d’expliquer pourquoi, dans le duel Trump-Clinton, l’auteur de Comment devenir riche ou encore de l’Art de la négociationa déjà gagné le premier round. Extrait : «Ce soir était la première nuit de l’élection générale et Trump a gagné. Cruz et Rubio ne sont plus sur le chemin de la nomination. Bernie non plus. Le Super Tuesday 2016 sera remémoré comme la nuit où Hillary Clinton et Donald Trump ont gagné les investitures de leur parti». Lire la suite

07:06 Clinton et Trump larges vainqueurs dans l’Alabama

Taules.

Ils étaient donnés favoris par les sondages, ils n’ont pas flanché : Hillary Clinton et Donald Trump se sont imposés dans tous les comtés de l’Alabama (un Etat de rednecks coincé entre le Mississippi et la Géorgie), y signant chacun une large victoire à l’échelle de l’Etat. Clinton met même une petite taule à Sanders (77,8% contre 19,2%, 44 délégués à 9), tandis que Donald Trump empoche une grande majorité des délégués républicains en jeu (43,3% des voix, 36 délégués), n’en laissant que des miettes à Ted Cruz (21,1%, 13 délégués) et Marco Rubio (18,9%, un délégué).

[Illustration : Dans la tête des indépendants. Allégorie]

07:04

Le saviez-vous ?

En 1988, le Super Tuesday a connu une édition «spéciale sud», où presque uniquement des Etats du sud du pays ont voté. Les démocrates du sud espéraient ainsi y faire émerger un candidat modéré, mais ce ne fut pas le cas, et Michael Dukakis a fini par être désigné. Vous ne connaissez pas son nom ? C’est normal, Georges Bush père l’a battu.

06:59 Tous les résultats des primaires sur notre appli

Course à l’investiture.

Que ce soit chez les républicains ou chez les démocrates, la course à l’investiture présidentielle a beaucoup avancé, cette nuit, avec le Super Tuesday. Pour faire le point sur l’ensemble des résultats, et constater l’avance prise aussi bien par Donald Trump que Hillary Clinton, rendez-vous sur notre appli spécial résultats.

06:55 Déception pour Sanders dans le Massachusetts

Voisin mais battu.

Sénateur du Vermont, Bernie Sanders espérait bien profiter de sa proximité géographique pour l’emporter dans le Massachusetts, bon pourvoyeur en délégués nationaux. Las : s’il a fait fort à Boston et dans sa banlieue, il a été largement devancé partout ailleurs dans l’Etat et il doit laisser la victoire à Hillary Clinton (50,4% contre 48,5%, 46-45 délégués). Situation totalement inverse, dans le même Etat, pour les républicains puisque Donald Trump filtre avec la barre des 50% des suffrages (48,9%, 21 délégués), devançant très largement John Kasich (18,1%, 8 délégués), qui avait concentré la plupart de ses efforts du Super Tuesday ici, et Marco Rubio (18%, 8 délégués).

06:49 Fox News annonce que le gouverneur de Floride soutiendra Trump aux dépends de Rubio puis dément

Drôle d’histoire.

La boulette médias de la soirée est à mettre au crédit… de Fox News. Dans son journal de 20 heures, la chaîne conservatrice a laissé entendre que le gouverneur de Floride, Rick Scott, s’apprêtait à apporter son soutien à Donald Trump lors de la conférence de presse de ce dernier. Un coup de massue potentiel pour le sénateur local, Marco Rubio. Vers 21h30, l’une des stars de Fox News, Bret Baier, a enfoncé le clou : «Deux sources disent que le gouverneur Scott va effectivement apporter son soutien à Donald Trump». Puis Donald Trump est arrivé sur scène, introduit par un autre gouverneur, celui du New Jersey, Chris Christie, qui s’est rallié au milliardaire la semaine dernière. Aucune trace en revanche de Rick Scott. Sur Twitter, Bret Baier a rétropédalé : «pas de ralliement ce soir». Aujourd’hui ?

06:44 Bernie Sanders : «On a fait beaucoup de chemin en dix mois»

Discours.

C’était avant qu’il n’apprenne qu’il avait remporté les quatre Etats sur lesquels il avait capitalisé lors de sa campagne – le Vermont, l’Oklahoma, le Colorado et le Minnesota ; mais aussi avant qu’il n’apprenne qu’Hillary Clinton l’avait largement remporté. Voici le discours de «victoire» de Bernie Sanders, chez les siens, à Essex Junction (Vermont) :«On a beaucoup fait de chemin en dix mois». Puis : «Ce que la révolution politique est en train de faire, c’est de réunir notre peuple, tous ensemble : les noirs, les blancs, les latinos, les Asiatiques-américains, les gays et les hétéros, les gens nés en Amérique et ceux qui y immigrent. Lorsque nous réunissons notre peuple, nous ne laissons pas les Trump du monde entier nous diviser». Un discours que Peter Stevenson, du Washington Post, voit surtout comme une concession à sa défaite : «Cela peut être le signe que sa course présidentielle a autant à voir avec l’idée d’influencer le dialogue national – et aussi le dialogue lors la prochaine Convention nationale démocrate – qu’avec quoi que ce soit d’autre».

Vu sur YouTube

06:39 Le Vermont fait un triomphe à son sénateur Sanders

Et toujours Trump.

Sénateur du Vermont, Bernie Sanders espérait bien faire un gros score à domicile. Ça n’a pas raté : 86,1% contre 13,6% pour Hillary Clinton ! Résultat, il devrait empocher les 16 délégués en jeu. C’est beaucoup plus serré côté républicain mais la victoire revient, comme souvent, à Donald Trump (32,6%, 8 délégués). Il devance d’une courte tête John Kasich (30,6%, 8 délégués), qui avait concentré l’essentiel de ces efforts dans les Etats du nord-est du pays (Vermont donc, mais aussi Massachusetts). Malgré ses 19,3%, Marco Rubio n’obtient aucun délégué.

[Illustration : des partisans de Sanders après l’annonce de sa victoire dans le Vermont. Photo AFP]

06:30 Le caucus du Minnesota sourit aux outsiders

Seul succès de Rubio.

Le Minnesota était l’un des rares Etats à voter par caucus (un mode de scrutin différent des primaires, comme on vous l’explique ici) lors de ce Super Tuesday. Coïncidence ou pas, il n’a pas souri aux favoris des deux camps. Chez les républicains, Marco Rubio signe sa seule victoire de la soirée (36,8%, 15 délégués), devant Ted Cruz (28,9%, 13 délégués) et Donald Trump (21,2%, 10 délégués), relégué à une très inhabituelle troisième place. Chez les démocrates, Bernie Sanders profite d’un électorat quasiment 100% blanc pour devancer assez nettement (59,4%, 45 délégués) Hillary Clinton (40,6%, 32 délégués).

[Illustration : Dans la tête des favoris. Allégorie.]

06:19 Les razzias de Trump et Clinton dans le Tennessee

Almost perfect.

Dans le Tennessee – l’Etat de Memphis et Nashville – Donald Trump et Hillary Clinton on fait un quasi carton plein : lui n’a perdu que dans un seul des 95 comtés de l’Etat, elle dans trois seulement. Résultat, deux larges victoires : 39,5% des voix et 31 délégués pour Trump (24,5% et 14 délégués pour Cruz, 20,8% et 10 délégués pour Rubio), 66,1% et 39 délégués pour Clinton (32,4% et 22 délégués pour Sanders).

[Disclaimer : cette image ne représente pas le vrai Donald Trump]

06:13 La Virginie vote pour Hillary Clinton et Donald Trump

Côte est.

Chez les républicains, Marco Rubio espérait profiter du vote du nord de la Virginie, c’est-à-dire de la banlieue de Washington, pour l’emporter dans cet Etat face à Donald Trump. Mais c’est finalement ce dernier – bien aidé par le vote évangéliste, dans le sud de l’Etat – qui s’est imposé (34,7%, 17 délégués contre 31,9%, 16 délégués pour Rubio), Ted Cruz finissant assez loin (16,9%, 8 délégués). Chez les démocrates, Hillary Clinton a raflé la mise dans cet Etat au vote noir important, avec 64,3% des suffrages (61 délégués) contre 35,2% pour Bernie Sanders (34 délégués).

06:06 Super Tuesday : triomphe de Trump et Clinton

Analyse.

Ted Cruz s’en tire bien, Marco Rubio patauge, Bernie Sanders limite les dégâts : les premiers résultats du Super Tuesday semblent confirmer ce que prévoyaient les sondages. Notre correspondant aux Etats-Unis vous livre son analyse, c’est passionnant et c’est à lire ici.

05:57 L’Oklahoma penche pour Bernie Sanders et Ted Cruz

Midwest.

Les premiers résultats définitifs commencent à tomber. Dans l’Oklahoma, petit Etat situé au nord du Texas et au sud du Kansas, Bernie Sanders a créé une petite surprise dans le camp démocrate en remportant 51,9% des suffrages (23 délégués), contre 41,5% pour Hillary Clinton (15 délégués) (et 6,6% pour une pléiade de petits candidats locaux). Chez les républicains, Ted Cruz a, comme on pouvait s’y attendre, l’a emporté en bon voisin – il est sénateur du Texas – (34,4%, 16 délégués) devant Donald Trump (28,3%, 14 délégués) et Marco Rubio (26%, 13 délégués).

05:36

Ciblage publicitaire.

Pour Bernie Sanders, la soirée n’est pas un total échec : s’il a pris une belle taule dans l’Alabama, dans le Texas, en Géorgie et dans l’Arkansas – dont sa concurrente a été la première dame, il a gagné, en sus de son Vermont d’origine, le Colorado, le Minnesota, et l’Oklahoma. C’était, avec le Massachusetts, perdu d’une courte tête, les quatre Etats où il avait dépensé le plus d’argent en publicité…

05:30

Analyse.

Un élément d’analyse apporté par notre correspondant aux Etats-Unis.

#SuperTuesday Signe de l’ampleur du phénomène #Trump: AUCUN nominé n’a jamais gagné des états aussi divers washingtonpost.com/news/the-fix/w…

02.03.16Frédéric Autran. @fredericautran Suivre

05:23 Un super mardi pour Trump et Clinton

Premières tendances.

Comme on pouvait s’y attendre, ce Super Tuesday a plutôt réussi aux deux favoris, à savoir le républicain Donald Trump et la démocrate Hillary Clinton. Le milliardaire au langage peu châtié a remporté six Etats (Alaska, Arkansas, Géorgie, Massachusetts, Tennessee, Virginie) et probablement un septième (Vermont), tandis que ses adversaires doivent se contenter des miettes : deux succès pour Ted Cruz, dans son Texas et dans l’Oklahoma voisin, et un seul pour Marco Rubio (Minnesota), sans doute le grand perdant du jour côté républicain.

Chez les démocrates, Bernie Sanders a plus ou moins gagné là où il était attendu : dans son Etat le Vermont, mais aussi dans le Colorado, le Minnesota et l’Oklahoma. Insuffisant, car Hillary Clinton a gagné partout ailleurs : Alaska, Arkansas, Géorgie, Tennessee, Texas, Virginie et sans doute même Massachusetts, pourtant donné gagnant à Sanders par les sondages. Un Super Tuesday qui permet à l’ex-First Lady de creuser l’écart dans la course à l’investiture démocrate.

Nous vous donnerons plus de détails, Etat par Etat et pour l’ensemble des résultats, au fil de la nuit et de la matinée.

05:19

Phrase.

On commence avec une phrase de Ben Carson, éphémère numéro deux de la course, et crédité pour l’instant de sept délégués, dont deux obtenus ce mardi.

#SuperTuesday Ben Carson, acte 2: « des millions d’Américains me disent de rester en course ». Ah bon? Ils sont pas allés voter alors

02.03.16Frédéric Autran. @fredericautran Suivre

17:28 Comment le Super Tuesday a changé la vie de Bill Clinton

Maison blanche.

Cette nuit, aux Etats-Unis, c’est le Super Tuesday : républicains et démocrates votent dans une douzaine d’Etats pour choisir leur candidat à l’élection présidentielle, prévue en novembre. En attendant de suivre demain, dès 5 heures du matin, notre live spécial pour l’occasion (Donald Trump et Hillary Clinton mettront-ils fin à tout suspense ?), vous pouvez déjà vous familiariser avec ce concept tout américain de «super mardi» en découvrant comment, le mardi 10 mars 1992, la vie de Bill Clinton a basculé.

17:02

Infographie.

Pour faire comprendre les enjeux du «Super Tuesday» de ce mardi, l’AFP s’est fendue d’une infographie très jambon-oeuf-fromage, pardon, complète.

Les enjeux du « super mardi » en une image #AFP

01.03.16AFP USA. @AFPusa Suivre

13:04

Fausses citations.

«D’abord, ils vous ignorent, puis ils rient de vous, puis ils se battent contre vous, et après vous gagnez.» Attribuée à Gandhi, cette citation est une des stars de la campagne américaine : elle a été utilisée dans le camp de Donald Trump (républicain) comme dans celui de Bernie Sanders (démocrate). Et pourtant, rappelle BuzzFeed, comme un tas de citations circulant sur Internet, celle-ci ne provient pas de Gandhi. Il semblerait plutôt qu’on la doive à un syndicaliste nommé Nicholas Klein, en 1918.

11:45 Avant le Super Tuesday, l’impatience de l’électorat afro-américain

Urnes.

«Dans la bataille pour le leadership démocrate entre Hillary Clinton et Bernie Sanders, où se situe l’électorat afro-américain ? Traditionnellement pro-Clinton depuis les 90’s, et particulièrement dans le sud où Bill Clinton fit ses armes deux fois en tant que gouverneur de l’Arkansas, Hillary Clinton semble se rapprocher de la nomination à l’heure où la balance est enfin à même de pencher en sa faveur. Cependant, il serait injuste de disqualifier Bernie Sanders trop rapidement…» Alors que le Super Tuesday commence ce soir, focus sur l’électorat noir-américain (photo AFP) par notre blogueur sur place, Cyril Duval. A lire ici

Super Tuesday : pour une fois, personne n’abandonne

L’un des enseignements de la soirée, c’est qu’aucun candidat n’a jeté l’éponge. Le Super Tuesday permet souvent de faire le ménage : en 2000, John McCain avait abandonné le lendemain, laissant le champ libre à George W. Bush. Après ses résultats catastrophiques d’hier, Ben Carson semble condamné à court ou moyen terme. Dernier ou avant-dernier dans les onze états en jeu, l’ancien neurochirurgien a fait son meilleur score (10,2%) dans l’Alabama et son pire résultat (2,6%) dans le Massachussetts. Il a recueilli trois délégués en Virginie. Malgré tout, il a exclu de jeter l’éponge, disant écouter «les voix des millions d’Américains» qui le supplient, «sur Facebook», de rester dans la course.

Ted Cruz, lui, a appelé ses adversaires à se rallier à sa candidature pour faire barrage à Donald Trump. «Je suis le seul à avoir battu Trump et à pouvoir le faire à nouveau», clamait-il, fort de ses victoires dans l’Iowa, l’Oklahoma et au Texas. Mais ça, c’était quelques heures avant que Marco Rubio ne remporte le Minessota. Du coup, Cruz a légèrement changé son discours : il martèle maintenant qu’il est le seul à avoir battu Trump «trois fois».

Donald Trump, lui, se réjouit. Avec quatre candidats face à lui, il peut continuer à remporter les Etats les uns après les autres, sans jamais recueillir 50% des voix. Ce mardi, il a obtenu ses sept victoires en raflant de 33% (Arkansas et Vermont) à 49% (Massachusetts) des voix.

Frédéric Autran Correspondant à New York

Nos amis les dauphins

C’est une expérience dont j’ai hésité à parler sur ce blog, parce qu’elle a tendance à faire débat. Mais bon, finalement j’ai décidé de ne pas m’auto-censurer. Je le dis donc haut et fort : récemment, j’ai nagé avec des dauphins à Nice ! Et, plus encore : j’ai adoré. Je crois que je me […]

Avant le Super Tuesday, l’impatience de l’électorat afro-américain

Par Cyril Duval

Black History Month s’achève au lendemain des Academy Awards 2016, après un mois de conversations et débats passionnés, et des prises de positions et polémiques diverses. Mardi 1er février marque le Super Tuesday des élections primaires américaines, un moment charnière où 11 États vont choisir au même moment leur présumé-champion, imprimant par celà une tendance distinctive dans les deux camps.

Ce mois prestigieux de recueil et souvenir de l’apport culturel, humain, et historique de la communauté noire des États-Unis est célèbré chaque année en février, mais cette année il a été marqué le 6 février par le retour spectaculaire de la chanteuse Beyoncé (probablement la plus importante icône culturelle noire depuis Michael Jackson) pour le ‘Halftime Show’ du Super Bowl, la plus grand-messe télévisuelle des États-Unis d’Amérique. Comme à son habitude et après plusieurs mois de silence, Beyoncé a pris tout le monde de cours en livrant sur la toile ‘FORMATION’, une nouvelle chanson articulée autour d’un clip coup de poing, et on ne peut plus militant. Au travers de scénographies stylisées et des costumes aux références précises à la période de ségrégation précédant le ’Civil rights movement’ des 50s, la chanteuse la plus puissante au monde, politiquement (grande amie du couple Obama) et financièrement (les avoirs de son couple formé avec à le rapper Jay-Z sont évalués à plus d’un milliard de dollars) retrace l’histoire mouvementée de la communauté noire au XXeme siècle, et s’empare du Super Bowl et de l’Amérique blanche pour une démonstration de force spectaculaire, avec une esthétique féministe et exaltée empruntée au Black Panther Party des 60s.

Artiste se voulant parfaite, obsédée par le contrôle, Beyoncé a surpris le monde entier en s’immisçant de façon aussi frontale dans l’arène politique en amplifiant l’écho du puissant mouvement politique Black Lives Matter né en 2013 en réaction aux nombreux meurtres raciaux inexpliqués et manifestations massives défiant l’État policier à Ferguson dans le Missouri, ou encore à New York. Très loin d’un Kanye West probablement trop pris par ses propres égards mégalomaniaques, c’est finalement Kendrick Lamar qui amplifie le message de ce renouveau de la parole noire militante et ultra-médiatisé. À l’occasion des Grammy Awards, le rapper a électrifié la scène avec sa performance militante du morceau The Blacker the Berry’.

Mais c’est surtout le paroxysme hollywoodien de la 88éme cérémonie des oscars qui a attisé la polémique de la représentation culturelle de la communauté afro-américaine et la controverse #oscarssowhite qui a débuté lors de l’annonce des nominés dès la mi-janvier 2016: Aucun acteur ou actrice noir(e) ne passent la sélection, et des voix politiques puissantes tels que Spike Lee s’expriment pour dénoncer une injustice flagrante et la représentation parcellaire d’une société soit-disante multiculturelle. Tout au long du mois de février, la société civile continue de s’emparer du débat qui rebondit dans des sketchs autant humoristiques que pinçant, tel que la présentation du comédien britannique John Oliver pour la chaine HBO sur le malheureux concept du «whitewashing» qui étreint Hollywood depuis le milieu du XXéme siècle, ou encore les comédiens de SNL qui à leur tour prennent d’assaut la citadelle blanche d’Hollywood.

Mais dans la bataille pour le leadership démocrate entre Hillary Clinton & Bernie Sanders, où se situe l’électorat afro-américain á la veille du Super Tuesday? Traditionnellement pro-Clinton depuis les 90’s, et particulièrement dans le sud où Bill Clinton fit ses armes deux fois en tant que Gouverneur de l’Arkansas (1979-81, puis 1983-1992), Hillary semble se rapprocher de la nomination à l’heure où la balance est enfin à même de pencher en sa faveur. Cependant, il serait injuste de disqualifier Bernie Sanders trop rapidement… Le potentiel ‘premier président socialiste des États-Unis d’Amérique’ ne cesse de recueillir des soutiens médiatiques et politiques de plus en plus importants en provenance du milieu intellectuel afro-américain: Le très respecté écrivain et journaliste Ta-Nehisi Coates lui a finalement apporté son soutien malgré des désaccords de fond (notamment liés à la demande politique de droits de réparation de l’esclavagisme), et Spike Lee, l’avocat historique et militant de la communauté noire a récemment prêté sa voix au nouveau message publicitaire de la campagne Sanders dénonçant les méfaits du capitalisme contemporain et prônant la capacitée du candidat à‘Do the Right Thing’.

Malcolm X disait ‘You can’t have capitalism without racism”. À l’aube d’une nouvelle mutation américaine entre possible repli conservateur, populiste, et liberticide, ou espoir social-démocrate, ses paroles semblent imprégner plus que jamais les ébats de la campagne et la culture pop activiste qui se rassemble et se politise.

Sexe et violence au cinéma : le gouvernement veut revoir les règles d’interdiction aux mineurs

Après les victoires en justice d’une association proche des milieux catholiques traditionalistes contre La Vie d’Adèle ou Love, les textes régissant l’interdiction des films aux moins de 18 ans vont être modifiés pour «conforter» la commission chargée d’établir les classifications, a annoncé la ministre de la Culture, Audray Azoulay.

«Aujourd’hui les avis de la commission de classification sont soumis (…) à des aléas compte tenu des recours, s’agissant notamment de films interdits aux moins de 12 ans et aux moins de 16 ans qui deviennent interdits aux moins de 18 ans. Or, les enjeux sont très importants pour ces films», a-t-elle souligné.

La nouvelle ministre de la Culture, issue du monde du cinéma, va s’appuyer sur les préconisations faites par Jean-François Mary, président de la commission de classification des oeuvres du Centre national du cinéma (CNC), dans un rapport qui lui avait été demandé par Fleur Pellerin après les multiples victoires en justice de l’association Promouvoir, proche des catholiques traditionalistes.

Le ministère entend notamment modifier un article du code du cinéma qui entraîne aujourd’hui une interdiction «automatique» d’un film aux mineurs lorsque celui-ci «comporte des scènes de sexe non simulées ou de très grande violence», même quand cette production n’est pas un film «classé X».

«Troubler gravement la sensibilité des mineurs»

Dans son rapport, Jean-François Mary propose une nouvelle rédaction de l’article en question : l’interdiction aux moins de 18 ans reposerait désormais sur la présence dans le film, «sans justification de caractère esthétique» de «scènes de sexe ou de grande violence» pouvant «troubler gravement la sensibilité des mineurs» ou «banaliser» la violence. Le critère de «non simulation» des scènes de sexe a «perdu de son intérêt», écrit-il, en estimant qu’une «scène peut être tout à fait explicite à l’écran tout en ayant été simulée lors du tournage» grâce aux techniques numériques.

L’été dernier, le tribunal administratif de Paris, saisi par l’association Promouvoir, avait imposé une interdiction aux moins de 18 ans (contre 16 ans auparavant) du film Love, de Gaspar Noé, en raison de scènes de sexe non simulées.

Avant Love, la justice avait tranché en juin en faveur d’une interdiction aux moins de 18 ans pour le film d’horreur Saw 3D: Chapitre final. Depuis, Promouvoir a également obtenu en décembre le réexamen de l’interdiction aux moins de 12 ans de La Vie d’Adèle d’Abdellatif Kechiche, Palme d’or 2013, en raison de plusieurs scènes de sexe réalistes, et est parvenue, début février, à faire annuler le visa d’exploitation du film Antichrist de Lars von Trier sorti en 2009.

Réduire les délais de procédure

En modifiant les textes, procédure qui peut se faire «relativement vite», la ministre souhaite limiter les possibilités de recours et surtout «conforter le pouvoir d’appréciation» de la commission chargée de la classification, qui émet les avis sur lesquels s’appuie la ministre pour prendre sa décision.

Composée de plusieurs collèges (administrations, professionnels du cinéma, experts médicaux ou associatifs et jeunes), cette commission est à même d’apprécier les critères de «protection du jeune public», insiste la ministre. Dans le même souci de protéger davantage les réalisateurs et les producteurs face à des procédures judiciaires au long cours, une «réflexion» va également être «engagée» pour «simplifier» les voies de recours et notamment «réduire les délais de procédure devant la justice administrative».

Aujourd’hui, la durée des procédures, entre première instance et appels, fait que certains films peuvent afficher des classifications différentes en salles et sur la jaquette du DVD. Une procédure simplifiée garantirait une «cohérence» sur la durée d’exploitation d’une oeuvre et «la lisibilité» du dispositif, estime Audrey Azoulay.

AFP

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