Avec une audience impressionnante de près de 20.000 spectateurs pour une ville de 36.000 habitants, le Festival de Danse de Biarritz appelé « Le Temps d’aimer » est devenu en un quart de siècle un phénomène de la Côte basque. Il suscite une avalanche de près de 30 spectacles en dix jours. Et cette année, la programmation est plus éclectique qu’elle ne l’a jamais été.
Danse basque, danse espagnole
Danse basque tout d’abord, là où plus qu’ailleurs, elle doit être défendue, et qu’on verra déferler dans les rues de Biarritz sur une idée de Claude Iruretagoyena qui réunit quatre compagnies basquaises…
La Compania national de Danza (D.R.)
Troupes d’Espagne aussi selon cet axe ibérique obligé, pour un festival sis au pied des Pyrénées et qui a toujours cultivé cette proximité avec le royaume voisin : la Compania national de Danza s’offre dans un programme très international (Forsythe, Naharin, Galili) ; et celle nommée « Elephant in the Black Box » avec des pièces de Nacho Duato et de Jean-Philippe Dury ; plus étonnante encore, la troupe masculine Rojas y Rodriguez présente un ouvrage où à la virilité exacerbée des Espagnols se mêle une sensualité troublante.
Eclectisme
Danse baroque avec la Compagnie l’Eventail et une adaptation du conte de « Peau d’âne » due à Marie-Geneviève Massé ; danse néo-classique avec le Ballet slovène de Maribor et une énième version chorégraphique du « Sacre du printemps » de la main d’Edward Clug, auteur également d’une transposition dansée du « Stabat Mater » de Pergolèse ; danse post-moderne avec un « event » créé à partir de chorégraphies de Merce Cunningham par son disciple Robert Swinston, aujourd’hui à la tête du Centre National de Danse Contemporaine d’Angers, et interprété par les danseurs attachés à cette institution dans un décor d’une petite-fille du peintre Matisse qui ne renie pas son aïeul ; danse contemporaine avec Emanuel Gat, Wim Vandekeybus, Emmanuelle Vo-Dinh ou Lionel Hoche; danse dans les théâtres, les lieux publics, sur la plage même du Vieux Port avec le Ballet de Biarritz et le Ballet junior de Genève interprétant des pièces de Thierry Malandain et de Barak Marschall.
Wim Vandekeybus (Danny Willems)
On y ajoutera un solo naguère créée par les Japonais Ko Murobushi et Carlotta Ikeda et repris en hommage à cette dernière. Ou une pièce du Burkinabé Salia Sanou : l’éclectisme est à Biarritz autant dans les sites que dans les styles.
Raphaël de Gubernatis
Festival de Danse de Biarritz : « le Temps d’aimer ». Du 11 au 20 septembre ; 05-59-22-03-02 ou 05-59-22-20-21.