Les pays Africains sont parmi les moins responsables du dérèglement climatique mais aussi parmi les plus vulnérables et les moins bien équipés pour faire face à ces dérèglements, en particulier dans le domaine agricole. A ce titre ils sont les plus légitimes pour défendre les intérêts des pays en développement dans les négociations climatiques à venir à Paris en décembre 2015.
L’esprit de la compensation carbone à l’origine était la solidarité entre les pays riches et pauvres pour faire face à la crise climatique. Mais cet esprit a été oublié au profit du développement d’un marché des crédits carbone, centré surtout sur les bénéfices environnementaux, et financiers. Perdant ainsi dans de nombreux cas, l’essence même de ce mécanisme de développement.
Les négociations du Climat à Paris (COP21) seront un moment clé pour défendre à nouveau cette vision solidaire, et mobiliser des fonds pour investir dans des projets climatiques créateurs de valeurs multiples. Dans le domaine agricole, l’agroforesterie par exemple, qui consiste à planter des arbres au sein et autour des cultures agricoles, est un excellent outil, tant pour compenser une empreinte Co2, qu’aider à l’adaptation aux dérèglements climatiques, les arbres protégeant les cultures. Ceux-ci génèrent de nombreux bénéfices pour les fermiers et leurs écosystèmes : ils séquestrent du carbone, enrichissent les sols, dépolluent et stockent l’eau, préservent la biodiversité et diversifient les revenus des fermiers. Nous avons ainsi listé plus de 100 bénéfices de l’arbre, sur des plans multiples : économique, social, environnemental, culturel, spirituel…
Avec l’agroforesterie, et plus globalement la forêt, au menu des négociations a venir, c’est une grande opportunité pour l’Afrique d’accompagner la transition agricole directement vers l’agro-écologie et la valorisation de son écosystème, de ses terroirs, grâce a ces programmes climatiques. Dans certains cas sans même passer par le modèle de l’agriculture intensive, en accompagnant les petits producteurs directement de l’agriculture traditionnelle à l’agro-écologie.
L’injustice climatique envers les pays pauvres doit être réparée, c’est un préalable pour qu’il y ait un accord à Paris et aussi une opportunité pour accompagner cette transition agricole et une croissance verte en Afrique. Une opportunité pour tous, de montrer notre humanité et d’arriver a un accord commun, pour le bénéfice de tous.
Tristan Lecomte co-fondateur et président de Pur Projet