«Cette année, on a vraiment un beau plateau. Alors, évidemment, c’est le rush…» A une semaine de l’ouverture du Grand Bivouac, Guy Chaumereuil, son fondateur, fait un point sur cette nouvelle édition.
«Les beaux matins du monde…» Le festival propose un beau thème cette année!
Oui. C’est parti d’un constat. Ces dernières années, nous avions souvent mis l’accent sur des thématiques un peu arides, un peu dures. Et puis, il y avait l’actualité que nous connaissons tous, et qui n’est guère réjouissante… Alors, pour cette édition, nous avons voulu faire pencher la balance de l’autre côté. Pas de béatitude mais en mettant en avant les énergies positives. D’où cette image du matin lumineux, lorsque l’on ouvre les volets à l’aube d’une belle journée. On se reprend à espérer, à avoir envie d’entreprendre. Il est temps de vivre!
Les invités ont donc été choisis dans cette optique…
Parmi les dizaines de personnalités que nous accueilleront au Grand bivouac (140 rendez-vous sont prévus pendant les trois jours et demi de la manifestation qui a comptabilisé en 2014 32000 entrées payantes, ndlr). Je vous citerai quelques exemples: Mathieu Riccard, le moine bouddhiste et son message d’empathie et d’altruisme; Axel Kahn, scientifique, essayiste et marcheur, qui illustre bien notre propos. Il a traversé deux fois la France. Une fois du Nord-Est au Sud-Ouest, où il a rencontré un pays replié sur lui-même, qui se «déprise», et la seconde fois, de la Bretagne à Menton, où il a pu explorer l’autre face du pays, une France qui espère et relève la tête… Il y a enfin «Mafrouza», ce documentaire extraordinaire d’Emmanuelle Demoris qui se passe dans un bidonville d’Alexandrie aujourd’hui rasé. Dans cet amas de détritus, il y a une pulsion de vie, de joie… Un hommage à tous ceux qui restent debout.
Le festival aborde également la question du climat…
Oui, ce n’était pas la particularité des précédents Grands Bivouacs, mais dans l’optique de la Cop 21, nous avons décidé de multiplier les rendez-vous sur le climat et l’environnement. Je pense aussi à des choses étonnantes comme ce documentaire sur les parcs naturels, de Caroline Fourest et Fiammetta Venner, qui peuvent être un point de conjonction entre des pays qui s’affrontent. Il en existe par exemple un entre les deux Corée…
Un coup de cœur?
Ce superbe film, «Mustang, le royaume des peintres paysans» de Corinne Glowacki, qui raconte comment un peintre italien apprend aux paysans à restaurer leurs temples. Au moment où Daech en Syrie détruit ses statues et ses sites, c’est un contre-exemple extraordinaire et une illustration de ces «beaux matins» du monde que nous allons découvrir…
Le Grand Bivouac. Albertville (Savoie) Toutes les infos sur le site.
Libération sera présent au GB avec un stand où exposeront les lauréats dessins de l’édition 2015 du concours Libé-Apaj.
Fabrice Drouzy