Magie d’Internet, magie du partage, magie du domaine public… Depuis que la Nasa a mis en ligne plus de 8 000 photos d’archive des programmes Apollo, renumérisées en haute définition, plusieurs internautes se sont déjà emparés de cette matière première pour donner vie aux vieilles images.
Comme toutes les images produites par l’agence spatiale américaine, et plus généralement toutes les images produites par les institutions publiques outre-Atlantique, ces photos sont dans le domaine public. Elles sont rassemblées selon les pellicules 70mm dont elles sont issues, dans autant d’albums Flickr. C’est d’ailleurs très récemment que la plateforme de partage de photos a permis de téléverser («uploader») des photos avec une licence «domaine public», et grâce à un autre acteur du domaine spatial : Flickr voulait répondre à la demande de l’entrepreneur Elon Musk, qui voulait partager librement les images de ses fusées privées SpaceX…
Le premier internaute à tirer parti des photos Apollo HD fut le vidéaste Tom Kucy. Avec l’aide de Photoshop et d’After Effects, un logiciel d’effets visuels, il a créé artificiellement un «mouvement subtil et léger pour chaque scène grâce à une technique d’animation appelée défilement parallaxe». L’image est découpée en deux couches : un avant-plan et un arrière-plan, qui bougent indépendamment l’un de l’autre, donnant l’illusion d’une profondeur. Le rythme et la musique font bien ressentir «combien l’espace est vaste», et donnent au film une ambiance très réussie.
Autre approche et autre rythme pour l’Américain Harrisonicus, qui a collé les clichés bout à bout pour en tirer un film en stop-motion. «J’étais en train de regarder le projet Apollo Archive et à un moment, j’ai commencé à cliquer très vite pour faire défiler une série de photos, et on aurait dit une animation en stop motion. Alors j’ai décidé de voir ce que ça donnerait si ça défilait tout seul.» Excellente idée, d’autant mieux exploitée que Harrisonicus a reconstitué tout un voyage de la Terre à la Lune, et l’a accompagné d’un entraînant morceau instrumental, Start Start de Built by Snow.
Camille Gévaudan