Le scandale de tricherie sur les émissions polluantes des moteurs de Wolkswagen s’est encore étendu mardi avec la découverte d’«irrégularités» sur le niveau de CO2 de 800 000 véhicules et au lendemain de nouvelles accusations des autorités américaines. Colosse aux 12 marques et 200 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel, le numéro deux mondial de l’automobile a annoncé avoir découvert «au cours d’enquêtes internes, des incohérences inexpliquées concernant la mesure des niveaux de CO2», le dioxyde de carbone.
Le niveau d’émissions mentionné s’est révélé être trop bas par rapport à ce qu’il aurait dû être. Cette nouvelle affaire concerne selon une première estimation environ 800 000 véhicules essentiellement diesel. Et, pour la première fois, un moteur essence est également concerné.
Le groupe a décidé de passer en revue toutes ses différentes procédures sur les moteurs diesel, après l’éclatement fin septembre d’un scandale portant sur l’installation d’un logiciel faussant les résultats des tests anti-pollution sur onze millions de véhicules. Ce logiciel servait à masquer le niveau réel d’émission d’oxydes d’azote (NOx), polluants atmosphériques toxiques, et non de dioxyde de carbone comme c’est aussi désormais le cas.
Deux milliards d’euros
Pour l’heure, les risques financiers de ces nouvelles irrégularités pour le constructeur sont évalués «à environ deux milliards d’euros». Cela vient s’ajouter aux 6,7 milliards d’euros de provisions pour faire face aux premières conséquences et engager le gigantesque rappel des véhicules équipés du logiciel truqueur incriminé.
La direction de a promis mardi de «commencer immédiatement à discuter avec les autorités concernées des conséquences» de ce dernier volet du scandale, tandis que son conseil de surveillance a exprimé son «inquiétude» suite aux nouvelles révélations.
Le scandale des moteurs truqués avait déjà connu un nouveau rebondissement lundi : l’agence américaine de protection de l’environnement, qui avait la première révélé la tricherie, a accusé le groupe allemand d’avoir violé les normes d’émission de gaz polluants également avec des moteurs diesel 3 litres des marques haut de gamme.
AFP