Fusillades à Bruxelles : un suspect tué, une policière française blessée

Un suspect a été tué mardi à Forest (une commune de Bruxelles) lors d’une vaste opération de police franco-belge lancée après une série de fusillades, débutées à la suite d’une perquisition dans le cadre du volet belge de l’enquête sur les attentats de novembre à Paris. Quatre policiers, dont une française, ont été légèrement blessés au cours d’un échange de tirs qui a débuté vers 15 heures.

Le ministre belge de la Justice s’est exprimé au cours d’une conférence de presse débutée peu après 21 heures, alors que les opérations se poursuivaient alors encoredans la chaussée de Neerstalle, toujours à Forest, d’après la RTBF. «Nous avons sans doute eu beaucoup de chance, avec quatre blessés légers, car cela aurait pu être un drame», a déclaré le Premier ministre Charles Michel au cours de ce point presse. «L’enquête se poursuit activement, de jour comme de nuit, et il n’est pas possible de donner davantage de précisions actuellement afin de ne pas nuire à l’enquête» précise un communiqué du parquet fédéral, qui signale qu’une nouvelle conférence de presse aura lieu ce mercredi à 10h30.

Revenons sur les faits. Vers 16h45, d’autres coups de feu sont tirés, selon la RTBF, à travers la porte de l’habitation que la police était venue perquisitionner, et où un individu s’était retranché. Un quatrième policier a été touché lors de cette deuxième fusillade. L’individu à l’origine des coups de feu a été tué arme à la main lors d’un assaut donné vers 18h20, ont rapporté les médias belges, citant le parquet fédéral belge. Son identité n’a pas encore été dévoilée, mais on sait d’ores et déjà qu’il est soupçonné d’être lié à la mouvance jihadiste. Selon BFMTV, cette personne était connue des services de police. 

Selon Le Soir, un deuxième homme s’était parallèlement retranché dans un terrain vague situé non loin de l’habitation. La police avait encerclé les lieux, où un chien policier muni d’une caméra avait été envoyé pour une inspection. Le Soir avait précisé plus tôt que «les forces policières [étaient] incapables de déterminer si elles [avaient] ou non affaire à plus de deux agresseurs». Le bourgmestre de Forest, Marc-Jean Ghyssels avait lui aussi déjà indiqué qu’il était impossible à ce stade de connaître précisément le nombre des tireurs, dont certains pourraient par ailleurs être actuellement en fuite, ni leur identité potentielle, ni le type d’armes utilisées. D’après La Dernière Heure deux suspects avaient pris la fuite par les toits des habitations après la première fusillade. Pour l’heure, on ne sait pas si ces personnes évoquées à l’époque par le quotidien belge sont les deux hommes cernés plus tôt par la police, ni si un ou deux autres suspects sont toujours en fuite.

La perquisition ne concernait pas Salah Abdeslam

Située non loin du quartier populaire de la gare du Midi de Forest, la rue Dries, où la fusillade a éclaté dans l’après-midi, a rapidement été fermée à la circulation, aux transports en commun, et le quartier bouclé. Un périmètre de sécurité a été mis en place. L’école et la crèche situées dans la même rue ont été bouclées, avec les élèves à l’intérieur, en sécurité selon le cabinet du bourgmestre de Forest, cité par Le Soir, lequel indiquait avoir débuté l’évacuation des autres écoles et crèches pas directement situées dans la rue Dries vers 19 heures. Un important dispositif policier franco-belge avait déjà été déployé, selon les ministres de l’Intérieur français et belge Bernard Cazeneuve et Jan Jambon, et un hélicoptère sillonnait les alentours.

Onze personnes ont été inculpées à ce jour en Belgique en lien avec les attaques qui avaient fait 130 morts et des centaines de blessés à Paris et Saint-Denis le 13 novembre 2015. L’enquête a montré que ces attentats avaient largement été préparés et coordonnés depuis Bruxelles. Huit de ces onze inculpés sont toujours en détention provisoire. Un suspect clé, Salah Abdeslam, originaire de la commune bruxelloise de Molenbeek, n’a jamais été appréhendé. Le Français serait resté caché du 14 novembre au 4 décembre dans un appartement de Schaerbeek, en région bruxelloise, avait rapporté mi-février La Dernière Heure.

Les autorités belges ont cependant précisé mardi que la perquisition franco-belge organisée cet après-midi rue Dries ne concernait pas Salah Abdeslam. Celle-ci avait été organisée sans renfort particulier, car les policiers franco-belges ne s’attendaient pas forcément à trouver des personnes dans l’appartement visé, réputé vide, selon la RTBF, et visait «l’entourage d’un ou plusieurs» des onze hommes déjà inculpés en Belgique, selon une source policière française; citée par l’AFP. Mardi soir, le parquet fédéral belge a précisé que l’homme retrouvé mort dans l’habitation n’était pas Salah Abdeslam. 

LIBERATION

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