De promeneuse de chiens à grande tragédienne, 10 choses à savoir sur Dominique Blanc

L’actrice est devenue ce samedi 19 mars pensionnaire de la Comédie-Française. Elle y fera ses grands débuts, le 7 mai prochain, dans « Britannicus ».

1Virage

A peine Eric Ruf entrait-il dans ses fonctions d’administrateur général de la Comédie-Française qu’il proposait à Dominique Blanc de l’y rejoindre. Ce qu’elle a accepté. Belle prise ! Elle fera officiellement partie de la maison le 19 mars.

2Motivations

Pourquoi, en pleine gloire, déjà récompensée par quatre césars et deux molières, s’intégrer dans cette troupe ? Pour trois raisons. Primo : sa confiance en Eric Ruf, jadis son partenaire dans l’inoubliable « Phèdre », de Racine, monté par Patrice Chéreau. « Une belle figure d’homme. J’aime le comédien, le metteur en scène et le scénographe. » Secundo : « La Comédie-Française est une école d’excellence. » Tertio : « On y met à l’affiche de grands textes. »

Eric Ruf, 45 ans, prend la tête de la Comédie-Française

3Auteurs

Quels rôles lui a-t-on fait miroiter pour l’appâter ? On ne lui a rien promis d’autre que celui d’Agrippine, assure-t-elle. En ajoutant qu’elle ne fantasme jamais sur des personnages mais qu’elle a envie de jouer certains auteurs. Anton Tchekhov ou Bernard-Marie Koltès, par exemple.

4Femmes puissantes

Ce qui l’a attirée dans la mère de Néron ? « On dirait qu’un cycle a commencé pour moi : les femmes de pouvoir. Je viens de jouer Merteuil dans l’adaptation des ‘Liaisons dangereuses’, de Choderlos de Laclos, réalisée par Christine Letailleur. » Elle précise :

« Jusqu’ici, j’étais cantonnée aux victimes et voilà que j’aborde les perverses narcissiques ! »

5CDD

La comédienne est liée pour deux ans à la Comédie-Française, par son contrat de pensionnaire. « Ça permet de savoir si on y est bien ou pas. » Sa carrière de cinéma ne va-t-elle pas en pâtir ? « On verra bien si Eric me laisse tourner… »

Avec Benoît Poelvoorde dans « l’Autre Dumas », de Safy Nebbou. (UGC Distribution)

6Vocation

Cette Lyonnaise, fille d’un gynéco-accoucheur et d’une infirmière, est la seule de leurs cinq enfants à avoir attrapé le virus du théâtre. Imaginez leur consternation quand, à 20 ans, cette matheuse a quitté l’école d’architecture pour intégrer le Cours Florent à Paris. Et même pas fichue d’entrer à l’école de la rue Blanche ou au Conservatoire national d’Art dramatique, où elle s’est présentée à trois reprises !

7Petits boulots

Pour survivre, elle a enchaîné les jobs d’étudiant : femme de ménage, garde d’enfants, promeneuse de chiens, femme de service dans un hôpital, placière d’assurances par téléphone, habilleuse de défilés de mode pour Sonia Rykiel ou Guy Laroche. Le plus insolite : modèle pour un peintre japonais qui se prenait pour Renoir…

8Chéreau

C’est Patrice Chéreau qui lui a mis le pied à l’étrier. Admise dans la classe libre du Cours Florent, elle participait à un spectacle Tchekhov monté par Pierre Romans. Patrice Chéreau y assiste, la remarque et lui propose de jouer dans « Peer Gynt », d’Ibsen, en 1981. Aujourd’hui encore, elle conserve pieusement le message alors laissé sur son répondeur.

Avec Patrice Chéreau, au 51e Festival de Cannes en 1998, lors de la présentation du film « Ceux qui m’aiment prendront le train », pour lequel elle obtiendra le César du meilleur second rôle. (Guespin/SIPA)

9Succès

Le vrai démarrage de sa carrière théâtrale fut, en 1987, le rôle de Suzanne dans « le Mariage de Figaro », de Beaumarchais, dans la version de Jean-Pierre Vincent. Autres points forts, le film de Régis Wargnier, « la Femme de ma vie » (1986), et le téléfilm de Nina Companeez, « l’Allée du roi » (1995), d’après le roman de Françoise Chandernagor, où elle incarnait Mme de Maintenon.

10Vie privée

A 59 ans, elle se livre chaque matin à la méditation pour lutter contre le stress, suivant les préceptes, non pas d’un gourou, mais d’une neurologue de la Salpêtrière. Elle pratique la sieste. Elle réussit à merveille l’osso-buco. Elle a été intronisée dans la Confrérie des Chevaliers du Tastevin. Elle ne voyage jamais sans sa « mousseline » (le volume broché, mais pas encore relié) des œuvres complètes de René Char dans La Pléiade, cadeau de Marie-Claude Char. Elle vit en dehors de Paris, s’est mise au jardinage et adore trifouiller la terre. Elle a deux grandes filles, un beau-fils, une belle-petite-fille qui répond au doux nom de Paloma, plus une chatte couleur écaille de tortue qui s’appelle Mascara et a un sale caractère.

Jacques Nerson

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