Stéphane Le Foll a ordonné mardi aux préfets de procéder d’ici un mois à des «inspections spécifiques sur la protection animale dans l’ensemble des abattoirs» du pays, après la diffusion de nouvelles images de maltraitance animale dans un abattoir de Mauléon-Licharre, dans les Pyrénées-Atlantiques. En cas de défaut avéré constaté à l’occasion de ces inspections», le ministre de l’Agricuture demande «la suspension sans délai de l’agrément de ces établissements», précise son communiqué. Mardi, cinq mois après une vidéo montrant à l’abattoir d’Alès, un mois après les actes de cruauté d’un autre établissement du Gard, à Vigan, l’association L214 a diffusé deux nouvelles vidéos de cruauté envers des animaux, cette fois à l’abattoir intercommunal de Soule, à Mauléon-Licharre, donc, une entreprise pourtant certifiée bio et label rouge.
Animaux mal étourdis ou brutalisés, moutons saignés alors qu’ils présentent encore des signes de conscience, voire agneau de lait écartelé encore vivant, les deux images sont particulièrement choquantes, y compris pour le directeur du site, Gérard Clémente qui, interrogé par l’Agence France Presse, semble découvrir ces pratique. «Je suis dégouté, c’est inadmissible», a-t-il déclaré se disant à la fois atterré et en colère, lui qui a reconnu dans les vidéos ses installations ainsi que deux employés, qu’il entend mettre à pied pour des actes «innommables». «J’ai la vétérinaire en pleurs».
Selon Sébastien Arsac, porte-parole de L214, les images ont été tournées «sur une semaine» en caméra cachée, «environ deux semaines avant Pâques», période d’activité intensive dans les abattoirs. Selon Le Monde, à l’origine de l’information, mardi, l’association doit déposer plainte dans l’après-midi auprès du procureur de la République de Pau pour maltraitances, sévices graves et actes de cruauté.
Le maire de Mauléon-Licharre, Michel Etchebest, a annoncé dans un communiqué prononcer «la fermeture de l’abattoir pour une durée indéterminée, à titre conservatoire» afin qu’une enquête puisse faire la lumière sur ces pratiques. Le ministre de l’Agriculture avait exigé dans son communiqué «la suspension immédiate de l’activité de l’abattoir».
LIBERATION