Depuis la formation de leur duo et la sortie de leur premier album (Invincible Friends) en 2010, Lilly Wood & The Prick (Nili Hadida au chant et Benjamin Cotto à la guitare et au clavier) n’ont pas arrêté, enchaînant les disques et les concerts. Après que l’Allemand Robin Schulz ait repris leur titre Prayer in C en 2014, en faisant un tube diffusé sur les radios de la planète (il s’en est vendu 2 500 000 exemplaires dans le monde), les deux inséparables avaient besoin de se retrouver loin de Paris, et de son confort. Le studio Moffou de Bamako au Mali est ainsi devenu la base arrière de Shadows, leur troisième et dernier disque, sorti un triste jour, soit le 13 novembre 2015. Alors que leur tournée européenne s’achève (jeudi au Zénith de Paris), Nili Hadida a composé une playlist reliée au train-train quotidien des tournées et du retour au bercail. Une journée type du mois de mars, ça ressemble donc à ça :
Le bon réveil : Apparition de Stealing Sheep
«J’ai besoin de quelque chose de rythmé le matin pour bien me réveiller et surtout appréhender la journée de bonne humeur. Comme je suis une éponge, il me suffit d’écouter un morceau joyeux pour égayer ma matinée.»
Sur le chemin du travail : Love Yourself de Justin Bieber
«J’adore écouter des choses un peu inavouables sur mes écouteurs alors que je suis en public. En ce moment, mon morceau inavouable, c’est Love Yourself de Justin Bieber. En cachette ou au casque. Et on apprend les paroles par coeur s’il vous plaît !»
A la salle de sport : That’s Us d’Arthur Russell
«J’ai découvert ce morceau grâce à un garçon qui m’a brisé le coeur. Comme je suis un peu maso, je le mets en boucle quand je vais courir à la salle. Ca me motive. Il dure six minutes et si je le joue quatre fois, une demi-heure !»
Décompresser cinq minutes : California de Joni Mitchell
«Il y a toujours un moment dans la journée où quelqu’un vous rend fou. En ce qui me concerne, ça arrive régulièrement et Joni Mitchell a le don de me calmer, c’est doux et réconfortant. Je m’identifie beaucoup à ce morceau qui me berce depuis toujours.»
En cas de coup de blues : Summer Rain de Sage
«J’ai ce truc un peu pervers de me complaire dans ma tristesse. Quand parfois je replonge à cause dudit garçon j’écoute Summer Rain de Sage et je pleure cinq bonnes minutes. Parfois c’est bien d’évacuer.»
Pour faire le ménage : Better Man de Leon Bridges
«J’aime la soul depuis très jeune, c’est ma musique de coeur. Mon dieu restant Otis Redding. En ce moment j’écoute Leon Bridges, un artiste de New York qui a la trentaine. A l’écoute de ce titre, on pourrait croire à une production de la Motown, c’est bluffant.»
Pour un verre : Nisyan d’Ahmed Fakroun
«C’est de la disco libyenne des années 70 et il y a un côté très suave et rétro qui met dans un mood assez agréable.»
A aller voir en concert : Bambi de Suuns
«C’est mon groupe préféré de ces dernières années, ils jouent bientôt au Trabendo. Je les y ai déjà vus et c’était l’un de mes meilleurs concerts. Il y a quelque chose de très grave et très moderne à la fois. La production est pour moi un équilibre parfait entre électro et rock. Le troisième album en collaboration avec l’artiste libanais Jerusalem in My Heart est à écouter !»
Dans la nuit : Steal de Maribou State feat. Holly Walker
«Pour danser mais pas trop. Parfait morceau de fin de soirée avant d’aller se coucher.»
Au repos : So Good at Being in Trouble d’Unknown Mortal Orchestra
«Je dors la plupart du temps dans un tour-bus. Nous sommes en tournée la moitié de l’année. Pour pouvoir m’endormir, j’ai besoin d’être dans une bulle et de faire abstraction des bruits et du ronron du bus. En ce moment, c’est avec ce morceau.»
Marie Ottavi