Pour les 400 ans de sa mort, le Royaume-Uni déclame sa passion pour Shakespeare

Une statue du dramaturge britannique William Shakespeare dans sa ville natale de Stratford-upon-Avon, en Angleterre, le 12 avril 2016
Une statue du dramaturge britannique William Shakespeare dans sa ville natale de Stratford-upon-Avon, en Angleterre, le 12 avril 2016

Les célébrations du 400e anniversaire de la mort de William Shakespeare culminent samedi à Stratford-upon-Avon (centre de l’Angleterre), sa ville natale, où des stars du cinéma et du théâtre sont attendues pour jouer les passages les plus marquants de son oeuvre.

Le plus célèbre des dramaturges britanniques s’est éteint le 23 avril 1616 à l’âge de 52 ans dans cette petite bourgade plantée dans la campagne anglaise, laissant derrière lui une quarantaine de pièces, de « Roméo et Juliette » à « Macbeth » en passant par « Hamlet », entrées dans le patrimoine culturel mondial.

Shakespeare aujourd’hui, ce sont des pièces jouées toute l’année dans le monde entier dans des dizaine de langues, adaptées en film, revisitées en opéra rock, en dessins animés, voire même en manga, où les Capulet et les Montaigu sont des gangs de yakuzas.

Il y a dans son oeuvre « une collection d’icônes que tout le monde connaît. Roméo et Juliette, les conflits entre familles, le jeune homme troublé de Hamlet, le père en colère et dictatorial du roi Lear », explique à l’AFP Dominic Dromgoole, directeur artistique du Shakespeare’s Globe, le théâtre londonien bâti à l’époque de Shakespeare et reconstruit à l’identique sur les bords de la Tamise dans les années 1990.

« Ces personnages parlent à tout un chacun parce qu’ils font partie de nous. Ces récits, par leur force, transcendent toutes les langues », ajoute-t-il.

Signe de l’influence considérable de celui qui a contribué à façonner la langue anglaise, c’est avec les mots de Shakespeare que le prince Charles a célébré jeudi le 90e anniversaire de sa mère, la reine Elizabeth II, déclamant lors d’une rare intervention radiophonique qu’elle serait « pour le bonheur de l’Angleterre une princesse riche en années ».

Pour rendre à l’auteur un hommage digne de son talent, le Royal Shakespeare Theatre a convié ce samedi à Stratford-upon-Avon les comédiens les plus en vue du pays: Judi Dench, Helen Mirren, Ian McKellen, Benedict Cumberbatch ou Joseph Fiennes, qui joueront les scènes les plus connues du dramaturge, en présence du prince Charles.

Intitulé « Shakespeare Live! », le spectacle sera retransmis en direct à la télévision et dans des cinémas à travers l’Europe.

– Dans la salle de classe de Shakespeare –

Autres événements à noter: une parade menant jusqu’à sa tombe, dans l’église de la Sainte-Trinité, et un feu d’artifice, qui viendront ponctuer une journée rythmée par du théâtre de rue, des danses et des concerts en ce 23 avril, jour de la Saint George, fête nationale en Angleterre.

La journée sera également l’occasion de découvrir ce qui fut très probablement la salle de classe du « Barde immortel ». Située dans l’école Edouard VI, elle fait partie d’un ensemble historique construit entre 1418 et 1420.

C’est ici, entre les quatre murs d’une petite pièce à colombages restaurée pour quelque 1,8 million de livres (2,3 millions d’euros), que le dramaturge aurait appris, vraisemblablement entre 1571 et 1578, l’anglais, la musique, le catéchisme, le latin.

« Quand je suis (dans cette pièce) seul, parfois j’en ai des frissons », a confié à la BBC le directeur de l’école, Bennet Carr.

Le conditionnel est toutefois de mise quant à l’enfance de l’auteur: faute de documentation suffisante, des pans entiers de la vie de Shakespeare restent un mystère.

« Nous n’avons pas de détails sur l’enfance de Shakespeare, à part le fait qu’il était le fils d’un gantier et politicien local, John Shakespeare », explique à l’AFP Warren King, du site spécialisé NoSweatShakespeare.com.

« On peut imaginer que c’était un garçon brillant », conjecture-t-il, « absorbant toutes les informations et le savoir que dispensait l’école » pour ainsi jeter les bases d’une destinée hors du commun.

Si l’épicentre de l’hommage se trouve à Stratford-upon-Avon, des célébrations sont également prévues à Londres, dont une exposition gratuite sur la rive sud de la Tamise, baptisée « The complete walk » (« La marche complète ») qui présentera 37 courts-métrages de 10 minutes sur chacune des pièces de Shakespeare.

23/04/2016 05:26:22 – Stratford-upon-Avon (Royaume-Uni) (AFP) – © 2016 AFP

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