C’est de bon augure. 181 830 voitures particulières neuves ont été mises sur les routes de l’Hexagone le mois dernier, soit 6,5 % de plus qu’en avril 2015. Et si cette progression apparaît légèrement inférieure à celle des trois premiers mois de 2016, elle est marquée par celle particulièrement forte des marques allemandes premium et de luxe comme BMW (+ 29,4 %), Mercedes (+23 %) et Porsche (+ 35,7 %).
VW plombé par le scandale
L’écart est spectaculaire avec les constructeurs généralistes. Côté français, le groupe Renault a suivi la tendance avec une hausse de ses immatriculations de 6,1 % par rapport à avril 2015, tandis que Groupe PSA a fait un peu moins bien avec une hausse de 4,1 %, Peugeot (+ 6,8 %) étant ici freiné par la faible progression de Citroën (+ 1,4 %) et la baisse de DS (- 5,9 %). Le groupe Volkswagen, en butte depuis sept mois au scandale des moteurs diesel truqués, a calé avec une progression de seulement 3,1 % de ses immatriculations en avril. Un chiffre qui cache des résultats très contrastés entre la marque VW (+ 0,2 %) et Porsche (+ 35,7 %). Mais sur les quatre premiers mois, le géant allemand, premier importateur avec 12,6 % du marché français, voit ses immatriculations gagner 7,2 %, en ligne avec la tendance générale de 7,7 %.
Niveau d’avant crise
Constructeurs et experts s’étaient montrés prudents en début d’année pour l’ensemble de 2016, tablant sur une stabilité ou une faible progression. « Le marché français a retrouvé son rythme de croisière d’avant-crise, autour de 2 millions de voitures vendues chaque année », explique à l’AFP Flavien Neuvy, directeur de l’observatoire Cetelem de l’automobile. Il anticipe une deuxième partie de l’année « un peu moins dynamique, mais qui ne remet pas en cause la bonne progression du marché ».
Les Français prophètes en leur pays
Renault a gagné des parts de marché entre janvier et avril, avec une hausse de 8,1 % de ses immatriculations en particulier grâce à Dacia (+ 11,7 %), tandis que Groupe PSA a progressé de 5 %. La marque aux ambitions luxueuses DS a marqué le pas en avril (-5,9 %), mais est en progression de 7,2 % sur les quatre premiers mois. Les Français restent prophètes en leur pays, s’arrogeant 54,5 % du marché de janvier à avril : 28,8 % pour Groupe PSA et 25,6 % pour le groupe au losange. Même hégémonie tricolore pour les modèles : neuf des dix voitures les plus vendues depuis janvier sont françaises, la Renault Clio caracolant en tête, suivie des Peugeot 208 et 308. La Volkswagen Polo s’immisce, elle, à la neuvième place.
Croissance durable
Sur les quatre premiers mois de l’année, Ford reste le quatrième groupe en volumes écoulés, avec 4,2 % du marché (+ 0,2 %), suivi de BMW (4 % des immatriculations) qui fait mieux que la tendance en progressant de 21,9 % depuis le début de l’année. « Les immatriculations de marques haut de gamme comme Audi et BMW font mieux que le marché, cela traduit sa solidité. Nous sommes sur un rythme régulier qui n’est pas une bulle ou un rattrapage, c’est une croissance saine et durable », commente Flavien Neuvy. Toyota, sixième en volume, est dans la tendance avec une hausse de 7,2 % des immatriculations sur les quatre premiers mois, dépassant Fiat Chrysler (3,82 % du marché), en hausse de 11,7 %, tiré par ses marques Fiat et Jeep. Nissan est le seul constructeur à enregistrer une baisse (- 1 %) sur la période. General Motors représente 3,7 % du marché, tiré par sa marque Opel (+ 17,1 %).
Volvo progresse de plus de 20 %
Les Sud-Coréens Hyundai-Kia détiennent 2,9 % du marché sur quatre mois, et progressent plus que la moyenne (+ 10,8 %). Ils surclassent de justesse en volume Daimler (Mercedes et Smart) dont les immatriculations ont progressé de 7,7 % depuis début 2016. Dernier de la liste du CCFA avec 0,78 % du marché, Volvo, dont la gamme est en plein renouvellement, se console avec une belle progression : + 20,6 % depuis le début de l’année.
La part du diesel continue à baisser
Côté carburants, les voitures diesel restent de peu majoritaires avec 52,2 % du marché sur les quatre premiers mois de l’année (58,92 % sur la même période de 2015). Les voitures électriques, généreusement soutenues par des subventions publiques, ont franchi une nouvelle fois la barre de 1 % des immatriculations sur les quatre premiers mois avec 8 123 unités mises sur les routes (1,16 %). Les voitures hybrides (essence-électricité) détiennent quant à elles 3 % du marché depuis le début de l’année. En 2015, il s’était immatriculé 1,91 million de voitures particulières neuves en France, une progression de 6,8 % par rapport à 2014 qui avait permis de tourner la page de la crise déclenchée en 2008.