Alors que militants et élus socialistes se réunissent à partir de vendredi à La Rochelle pour trois jours de débats et de fiesta, France Bleu La Rochelle révélait ce jeudi matin que des travailleurs détachés roumains étaient employés à mettre en place le mobilier et nettoyer les salles de l’espace où auront lieu les rassemblements. «La situation est tout à fait légale, mais le sujet gênant sur le principe : un parti politique peut-il employer indirectement des salariés détachés alors que le taux de chômage en France reste élevé ?» s’interrogeait la radio sur son site. Effectivement, si les travailleurs sont bien payés au même tarif que des salariés français, les cotisations sociales sur leur travail sont inférieures. Ils coûtent donc moins cher à leur employeur.
Pas la peine de s’emballer et de crier au grand-méchant-parti-socialiste-complètement-déconnecté-des-chiffres-du-chômage (en tous cas, pas cette fois) : ce n’est pas Solférino qui a embauché ces travailleurs, mais un prestataire de la société d’événementiel GL Events, à laquelle le PS a fait appel – ce que précise d’ailleurs France Bleu La Rochelle. Cela fait quand même un peu trop d’intermédiaires pour qu’on suspende la tête de Cambadélis au premier Pôle Emploi venu.
Couper court à la polémique
En fin de matinée, le PS a envoyé aux rédactions un communiqué : «[La société GL EVENTS] a eu recours à un sous-traitant, Trepte Events, dont il apparaît maintenant que des salariés seraient en situation de détachement. N’ayant pas été informé par le prestataire mais par voie de presse, le Parti socialiste a immédiatement demandé des explications sur cette information. Si dans un premier temps, il a été indiqué au régisseur que les salariés visés n’étaient pas en situation de détachement, les nouveaux éléments fournis ne laissent plus de doute sur cette réalité. En conséquence, le Parti socialiste a exigé du prestataire qu’il rompe son contrat avec ce sous-traitant, ce qui a été fait dans la matinée de ce jeudi.»
Face au début de polémique, le PS a donc demandé à GL Events de rompre son contrat avec son prestataire. Curieuse réaction, dans la mesure où une directive européenne d’avril 2014 posait des conditions à l’emploi de ces travailleurs détachés sans l’interdire. Les eurodéputés PS l’avaient tous soutenue, avec la droite mais contre les autres socialistes européens, arguant alors qu’elle protégeait les travailleurs du dumping social. Tout en promettant une hypothétique réécriture du texte, qui n’a jamais eu lieu.