Philippe Katerine, Akhenaton… La sélection musicale de la semaine

Le choix de « l’Obs »

♥♥♥ « Je suis en vie« , par Akhenaton (Universal).

♥♥♥ « Le Film« , par Katerine (Wagram, sortie le 8 avril).


Ils chantent la chair de leur chair. Le rappeur marseillais Akhenaton publie, en 2014, « Souris, encore », une ode à sa fille adolescente ; le chanteur vendéen Katerine célèbre ses petits dans la chanson « 3 ans », sur un album à venir. Tous les deux sont nés en 1968, mais tout oppose ces deux modèles de paternité. Akhenaton, 47 ans, c’est le père vertical, non pas fouettard, mais prêchard : « Je m’en fous d’avoir le mauvais rôle. » Katerine, 47 ans, c’est le père horizontal, le cher petit papa post-soixante-huitard.

Akhenaton use de l’impératif et de la défense, en mode « Fais pas ci fais pas ça » : « Ne sors pas s’te-plaît. » On note que cette autorité se veloute, modernité oblige, d’un « s’te-plaît ». Akhenaton fixe des limites à sa fille, sans étouffer sa féminité qu’il défend contre la bêtise fondamentaliste : « Si tu t’promènes en ville, ne cache pas ces beaux cheveux. » En bonne copine patriarcale, il lui recommande de goûter au « militant de Greenpeace » plutôt qu’au « ‘bad boy' ». Fertile en sentences, il condamne la dictature de la télé, de l’argent, le pétard et le gin-fizz. Parfois, il enferme sa fille dans le Guantánamo d’une double injonction contradictoire : « Ta life c’est la tienne et pas un mec ne va la guider », dit ce mec qui est en train de guider la life de sa fille. Il régente même le fiancé de sa progéniture : « Inutile de la couvrir de cadeaux. »

Là où Akhenaton juge, tranche, coache et légifère, en père pharaon, Katerine, papa brioche, se pâme et s’abîme dans la fascination jouisseuse et la béatitude descriptive. Pour ce père Narcisse, l’enfant est un double idéal : « On dirait toujours qu’ils sont un peu bourrés. » Katerine observe et adhère tout entier à la poésie pop du premier âge : « Ils disent : c’est beau d’une bouteille en plastique/C’est vrai que c’est beau les bouteilles en plastique. » Commander ? Non. Communier ? Oui. Katerine immole avec volupté l’autorité paternelle à l’extase parentale. Le sublime limon de l’incontinence enfantine l’émerveille : « Ils restent une heure dans leur caca/Et ça ne les dérange pas », dit-il comme avec envie.

Les sorties

♥♥ « Toybloïd« , par Toybloïd (Bellevue Music/Differ-Ant).

ROCK. Avec deux filles pour un garçon, Toybloïd est un trio made in France qui a un temps d’avance sur le gouvernement en matière de parité. Il a surtout assez d’énergie pour avoir séduit Liam Watson, qui après avoir produit The Kills et les White Stripes a enregistré ces trois-là dans son studio londonien. Le résultat est un premier album ultra-efficace, qui ressemble au produit d’un accouplement sauvage entre les Breeders (pour l’acidité des voix féminines) et les Offspring (pour le son punk un peu gras). Ceux qui aiment le rock énervé vont pouvoir bondir comme des kangourous en état d’ébriété.

« Coffee Dreamer« , par Volage (Howlin Banana/Modulor).

FOLK ROCK. Au-delà de l’influence évidente de la scène californienne avec guitares fuzz et haute énergie, on avait été séduit par la touche pop anglaise sixties qui vibrait sur le premier album de Volage, « Heart Healing ». Les voici de retour avec un EP où ils s’affranchissent du pouvoir de l’électricité. La pédale fuzz débranchée, les harmonies vocales et l’émotion prennent le dessus, avec une compo originale (« Coffee Dreamer »), une reprise de Neil Young (« Cowgirl in the Sand ») et quatre vieux titres passés à la moulinette folk, aussi bien maîtrisée par ces jeunes Berrichons que la fureur.

« Bach : le Clavier bien tempéré, livre I« , par Christophe Rousset (clavecin) (2 CD Aparté).

CLASSIQUE. Il ne fallait peut-être pas enregistrer cette œuvre sur le grand Rückers/Blanchet (1628 et 1706) du château de Versailles, opulent, fastueux, mais terriblement nasal, monochrome, et pour tout dire épuisant. Il faut le talent de Christophe Rousset pour conserver, en dépit de cette débauche sonore, la clarté polyphonique de l’écriture. D’autant que l’appartement du Dauphin est très réverbéré. Mais sa manière stricte, son expression discrète, redonnent un peu de densité à cette matière quelque peu ramollie.

Chanson

♥♥ « De quoi faire battre mon cœur« , par Clarika (Athome).

C’est une rupture amoureuse que Clarika raconte tout au long de ce septième album. Le disque débute vraiment avec « Je ne te dirai pas ». Soutenu par une rythmique pop plutôt banale, le texte puissant évoque la douleur crue de l’absence et le vertige qu’elle peut provoquer. L’autre chanson-clé, « Il s’en est fallu de peu », une ballade au piano d’une tristesse folle, fait le constat de la rupture. Ces titres marquent le grand retour de Clarika, à croire qu’il fallait qu’un événement fort survienne pour voir la chanteuse interpréter des titres qui retiennent à nouveau l’attention, comme ce fut le cas jusqu’à la fin des années 2000. Seule ombre au tableau ici : les mélodies et les arrangements ne brillent guère par leur originalité.

Ça ressort

♥♥♥♥ « Born Like This« , par MF Doom, Lex Records (shop.lexrecords.com).

MF Doom a signé parmi les meilleurs albums de rap de tous les temps, et ce « Born Like This », sorti en 2009, compte parmi ses meilleures productions. Lex Records le ressort en vinyle, « à la demande du peuple », disent-ils. Daniel Dumile de son vrai nom a commencé sa carrière à la fin des années 1980, sous le pseudonyme vintage de Zev Love X, en duo avec son frère. A cause d’une jaquette d’album jugée un peu trop hardcore pour l’industrie, son groupe s’est retrouvé sur la liste noire des maisons de disques. Puis son frère est mort, fauché par une voiture. Dumile a basculé dans la dépression et vécu quelques années dans la rue.

Il réapparaît en 1997 sous le pseudonyme de MF Doom, et se construit un personnage de super-vilain psychotique. Il porte un masque, ce qui lui permet d’envoyer d’autres rappeurs donner des concerts à sa place. De 1999 à 2009, sous divers noms de scène, il fabrique une œuvre extrêmement riche et poétique, servie par son écriture presque parfaite et sa voix d’outre-tombe. « Born Like This », qui a donc clos cette décennie prolifique, est plein de cuivres lugubres et de samples menaçants, avec en prime une apparition surprise de Charles Bukowski, frère de tous les vagabonds crépusculaires. Un album pesant, à écouter les soirs d’apocalypse.

Fabrice Pliskin, David Caviglioli, Sophie Delassein, Grégoire Leménager, Frantz Hoëz et Jacques Drillon

Face à l’intifada des couteaux, Israël accroît la pression

L’«intifada des couteaux» se transforme progressivement en intifada tout court. Certes, les attaques à l’arme blanche, qui sont lancées au rythme de deux à trois par jour, restent majoritaires mais elles ne sont plus les seules puisque les armes automatiques ont fait leur apparition. Surtout la mitraillette «Karl Gustav», une copie de fusil-mitrailleur soviétique fabriquée dans des ateliers clandestins de Cijsordanie occupée et vendue de 400 à 500 euros pièce.

Dans le courant de la semaine écoulée, plusieurs attaques à la «Karl Gustav» ont ainsi été lancées dans les territoires occupés, dont une au milieu de la rue Salah-El-Din, la principale artère commerciale de Jérusalem-est (la partie arabe de la ville). La, des policiers israéliens et deux Palestiniens se sont livrés à une bataille rangée en plein jour, au milieu des passants. Une première depuis la conquête de ce quartier par l’Etat hébreu en 1967.

«Il ne fait aucun doute que l’intifada des couteaux est en train de muter, estime Avraham K., un officier des Renseignements militaires israéliens (Aman) fraîchement démobilisé. Outre les tirs de Karl Gustav, une voiture de colons a d’ailleurs été visée vendredi matin par l’explosion d’une « road side bomb » [un engin explosif placé sur le bord d’une route, ndlr]. C’est bien la preuve que la situation empire.» Et de poursuivre : «Grosso modo, la société civile palestinienne soutient ces actions mais n’y participe pas. Est-ce que cela va durer ? Pas sûr du tout. En tout cas, dans les camps de réfugiés, les « Tanzim » [les milices du Fatah, ndlr] astiquent leurs armes et rongent leur frein.»

Expulsion des familles de «terroristes» vers Gaza 

Informés de la situation, Benyamin Nétanyahou et son ministre de la Défense, Moshé Yaalon, ont réuni jeudi soir le cabinet israélien de la sécurité afin d’envisager des mesures censées «mater la vague de terreur». La plus emblématique d’entre elles est sans conteste l’expulsion automatique et immédiate des familles de «terroristes» vers la bande de Gaza (l’une d’entre elles a inauguré la mesure dans la nuit de jeudi à vendredi) ainsi que l’accélération de la procédure de destruction de leurs domiciles cisjordaniens.

Dans la foulée, les ministres ont ordonné à Tsahal (l’armée) de démanteler les ateliers clandestins de fabrication d’armes et de faire taire les médias palestiniens accusés d’«inciter au terrorisme». C’est ainsi que les bureaux cisjordaniens de Falastin al Youm, la chaîne télé du jihad islamique émettant par satellite à partir de Gaza, ont été vidés de leur matériel.

Quasiment oubliée depuis la deuxième intifada (2000-2004), la «barrière de sécurité» érigée en Cisjordanie sera reconstruite dans les environs d’Hébron afin d’interrompre le flux quotidien de dizaines de milliers de Palestiniens venant gagner leur vie clandestinement en Israël. Et à Jérusalem, le chantier pour le dernier tronçon de ce mur bétonné de huit mètres de hauteur sera également accéléré afin de couper définitivement plusieurs quartiers arabes du reste de la ville.

Nissim Behar à Tel-Aviv

Dans son fief nantais, Ayrault a peur des électeurs

Coulisses, brèves, choses vues et entendues par les journalistes de «Libération», et pas lues ailleurs : c’est le happy hour politique.

La trouille électorale d’Ayrault

Nommé ministre des Affaires étrangères mi-février, Jean-Marc Ayrault doit être remplacé à l’Assemblée. Son suppléant en Loire-Atlantique étant décédé, une législative partielle aura lieu les 17 et 24 avril, soit au beau milieu des préparatifs du référendum sur l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes qui fracture la gauche. «Ayrault ne la sent pas du tout cette élection, il pense que ce sera très difficile pour le PS, c’est pour ça qu’il n’y va pas, rapporte un dirigeant de la majorité. Mais ça devrait être lui le candidat pour tirer la liste et laisser son nouveau suppléant siéger» au Palais Bourbon. Le contexte inflammable n’a pas refroidi les ardeurs des prétendants : cinq se sont présentés aux suffrages des militants socialistes jeudi soir. Un deuxième tour doit départager la semaine prochaine Karine Daniel, adjointe au maire de Nantes, et Jocelyn Bureau.

Lemorton ne vote pas Macron

Mardi soir, séminaire de travail de la majorité sur la loi El Khomri à l’Assemblée. Dans la traditionnelle salle Colbert, Manuel Valls et les dirigeants du groupe PS ont pris place dans la tribune officielle face aux députés. Les ministres du Travail et de l’Economie se sont eux installés sur le côté, face aux députés aussi, mais dans une petite tribune à part. Quand le patron du groupe, Bruno Le Roux, passe la parole à Emmanuel Macron, il lui demande de rejoindre la tribune officielle. Réponse négative de l’intéressé, qui souhaite rester à sa place. «Mais pour qui il se prend celui-là, ça va pas se passer comme ça», laisse échapper la présidente de la commission des affaires sociales, Catherine Lemorton, assise à côté de Valls. «Le message subliminal que Macron voulait faire passer c’était: je suis à part, je ne me mélange pas, ni aux députés ni à l’exécutif», analyse un pilier de l’Assemblée. Mais Macron a dû céder : il a parlé de la tribune officielle.

Le Guen, crispateur en chef au PS 

Ce séminaire s’est déroulé dans une ambiance constructive, de l’aveu de nombreux socialistes. Le ministre des Relations avec le Parlement, «Jean-Marie Le Guen n’était pas là, comme ça, ça détendait l’atmosphère, raconte une députée. Il est en grande partie responsable des crispations et de la défiance du cœur du groupe» PS sur la loi travail.

Hollande et les «couloirs ministériels»

Friture sur la ligne interdite. En conseil des ministres la semaine dernière, alors que la contestation de la loi travail débutait, François Hollande a fait un petit rappel au règlement à ses ministres : «Vous restez dans votre couloir, vous ne parlez que de vos sujets.» 

Cambadélis joue Hollande pour contrer Macron qui lui-même contre Valls, vous suivez ?

En demandant aux dirigeants socialistes de réaffirmer que François Hollande était leur candidat présidentiel naturel vendredi matin, le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis a semé la pagaille chez ses ouailles qui ne comprennent pas bien les intentions de leur chef. «Est-ce qu’il a voulu ramener [Emmanuel Macron] à la raison», s’interroge un sénateur. Le ministre de l’Economie sème tellement de petits cailloux sur la route de 2017 que le premier secrétaire aurait voulu provoquer un acte de loyauté de sa part ? «Tout cela n’a qu’une conséquence : faire monter Macron en fait, déplore le même sénateur. Quand Fabius s’est demandé « qui va garder les enfants » en parlant de Ségolène Royal, il croyait l’affaiblir. Il l’a adoubée.»

SERVICE POLITIQUE

« Game of Thrones » : ce qu’on apprend dans le trailer de la saison 6

« Je choisis la violence », annonce Cersei Lannister. Le reste de cette nouvelle bande-annonce de « Game of Thrones » est à l’avenant. La saison 6, diffusée sur HBO à partir du 24 avril, promet d’être intense et sombre. On y retrouve tous les personnages habituels – ceux qui ont survécu en tout cas – pour la plupart déchus mais prêts à la bagarre, le tout sur une reprise solennelle de la chanson « Wicked Game » de Chris Isaak.

La bonne nouvelle, c’est que cette année, on ne pourra pas recevoir de leçons de la part de ceux qui ont lu les livres. La série a dépassé l’intrigue de la saga « Le Trône de Fer » de George R.R. Martin. Cette fois, le contenu sera nouveau pour tout le monde. Que nous réserve-t-il ? Indices.

# Jon Snow est bien mort

Le clip s’ouvre sur le cadavre de Jon Snow dans la neige, et se ferme avec Davos qui sort son épée devant le même corps. Jon Snow ne semble pas près de ressusciter. On ne verra donc plus le chef de la Garde de nuit partir à la chasse aux zombies congelés. Même si on peut se permettre de penser que la production joue avec nos nerfs.

# Arya Stark est toujours aveugle

Dans la saison précédente, Jaqen H’ghar a ôté la vue à Arya Stark en guise de punition pour le meurtre de Meryn Trant. On pensait que la punition serait temporaire, mais la jeune fille ne semble pas avoir retrouvé la vue.

# Sansa Stark a survécu à sa chute

Profitant de la confusion lors de la bataille entre Baratheon et Bolton, Sansa Stark et Theon Greyjoy s’étaient enfuis en sautant du haut de la muraille du château de Winterfell. La jeune femme, martyrisée par Ramsay Bolton, a l’air d’avoir survécu à sa chute dans cette nouvelle bande-annonce.

LIRE : Quelle sera la fin de « Game of Thrones » ? Les fans ont leur petite idée…

# Bran Stark rencontre les Marcheurs blancs

Bran Stark, qui n’est pas apparu de toute la saison 5, est de retour, même s’il semble s’être soudainement métamorphosé en jeune homme de 25 ans. On le voit être confronté au roi des Marcheurs blancs.

# Daenerys Targaryen retrouve les Dothraki

A la fin de la saison 5, Daenerys Targaryen fuit le massacre des arènes de Meereen sur le dos de son dragon Drogon. La veuve de khal Drogo arrive en pleine Mer Dothrak et se retrouve entourée de centaines de Dothrakis. Elle semble être faite prisonnière par eux, sans traitement de faveur.

On voit aussi que Jorah Mormont trouve la bague qu’elle a laissé tomber dans l’herbe. Nul doute que chevalier très (trop ?) loyal se mettra à sa recherche avec acharnement.

# Jaime et Cersei Lannister sont toujours proches

Après qu’Ellaria Sand a empoisonné sa nièce (officieusement fille) Myrcella, Jaime Lannister est de retour à Port-Réal. Manifestement, il ne craint pas d’aller se confronter à la colère de la maman, Cersei Lannister. Les deux frère et soeur reprennent même leurs jeux incestueux.

# Cersei Lannister veut sa revanche

Douloureuse scène dans la dernière saison : Cersei Lannister est contrainte par le Grand Moineau à se soumettre à une marche de la honte, nue et les cheveux coupés, dans les rues de Port-Réal. Dans cette bande-annonce, elle se confronte à Lancel Lannister, son ancien amant qui lui demande de partir sans quoi il y aurait de la violence.

« Je choisis la violence », répond-elle sans hésiter.

Cersei Lannister voudra se venger des représentants de la religion des Sept et de la reine Margaery Tyrell qui l’a trahie. A ses côtés, une impressionnante créature prête à la défendre.

# La maison Greyjoy au coeur de l’action

Alors que Theon Greyjoy s’est échappé de l’emprise de Ramsay Bolton, on devrait faire plus ample connaissance avec la famille des îles de Fer. Une nouvelle armée prête à conquérir le Trône.

Cette saison introduit un nouvel acteur : Pilou Asbaek, qui joue Euron Greyjoy, l’oncle de Theon. Il pourrait bien devenir un nouveau favori des fans : il est décrit comme un pirate « rusé, impitoyable, avec une touche de folie ».

# Mélisandre a des remords

« La victoire que j’ai vu dans les flammes était un mensonge », se désole la prêtresse rouge Mélisandre, qui a envoyé Stannis Baratheon à la mort. Plus loin dans la bande-annonce, on la voit ouvrir son corsage : un sortilège pour ressusciter Stannis ? Ou Jon Snow ?

# Ned Stark ?!

Dans ce qui paraît être un flashback, on voit Ned Stark (mort dans la saison 1) se battre contre un garde royal de l’époque des Targaryen. La série nous montrera peut-être l’ancien épisode de « la Rébellion de Robert Baratheon », soit la chute de la dynastie Targaryen. Elle est déclenchée entre autres par l’enlèvement de Lyanna Stark, soeur de Ned Stark et fiancée de Robert Baratheon, par les Targaryen.

Attentats : le leader des Eagles of Death Metal met en cause la sécurité du Bataclan

Près de quatre mois après la tragédie du Bataclan, le leader des « Eagles of Death Metal » fait d’étranges allusions quant à la sécurité de la salle de concert. Dans un extrait d’une interview qui sera diffusée ultérieurement dans son intégralité aux Etats-Unis, Jesse Hugues jette le soupçon sur les vigiles qui devaient veiller à la soirée qui s’est achevée dans l’horreur le 13 novembre dernier.

Les Eagles of Death Metal reviennent à Paris : 10 choses à savoir sur un groupe devenu mythique

Quand l’intervieweuse de la chaîne Fox Business lui demande s’il avait remarqué quelque chose de bizarre ce soir-là, Jesse Hugues répond :

« Quand je suis arrivé dans la salle de concert, je suis passé devant un gars censé être l’agent de sécurité des coulisses et il ne m’a même pas regardé. Je suis allé tout de suite voir le promoteur et je lui ai demandé : ‘C’est qui ce gars ? Je veux un autre mec à sa place’. Et il m’a répondu : ‘Les autres gars ne sont pas encore là’. Et j’ai finalement découvert que six d’entre eux au moins ne sont jamais venus. Vous savez, je respecte la police qui enquête encore. Je ne vais pas faire une déclaration officielle différente de ce que j’ai déjà dit mais il semble évident qu’ils avaient une raison de ne pas se présenter. »

L’extrait mis en ligne par Fox Business s’arrête là. Mais la dernière phrase de Jesse Hugues sonne comme une lourde insinuation à l’égard d’agents de sécurité qui ne seraient pas venus assurer leur service le soir du drame. Bref, la relecture complotiste n’est pas loin. A moins que la suite de cet entretien non encore diffusée ne vienne contredire cette fâcheuse impression.

Les Eagles of Death Metal reviennent à Paris : « Reste chaud du cul ! »

Quoi qu’il en soit, joints par nos confrères de RTL, « les enquêteurs ne considèrent (…) pas que ce témoignage est sérieux ». Il revêt « peu de valeur » à leurs yeux, des « vérifications » ayant déjà été effectuées en début d’enquête.

C’est aussi faire peu de cas du courage des vigiles présents lors de l’attaque. Une attitude saluée par Dominique Revert, un responsable du Bataclan qui avait expliqué peu après l’attentat que la sécurité avait « évacué un maximum de gens » avant d’ajouter : « Ils ont vraiment été héroïques et fantastiques. »

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Jean-Frédéric Tronche

La grève, ce grand moment social-démocrate

Ah la grève, les manifestations… La droite, certains responsables patronaux et une partie des socialistes qui confondent ces temps-ci social-démocratie et libéralisme auront beau pester contre «le désordre» ou «le conservatisme» de ceux qui ont battu le pavé mercredi contre le projet de réforme du code du travail, ils pourront toujours râler contre les «blocages» que créent les arrêts de travail dans les entreprises, jouer du chantage aux «conséquences dramatiques sur l’économie française» et épingler une France «championne du monde des grèves». C’est vrai (1), mais ils auraient tort de s’en plaindre : dans une démocratie sociale adulte, la grève est signe de bonne santé. Le moment où se mesure le rapport de force avant de poursuivre les négociations.

Certains pourront toujours critiquer les «reculs» ou «renoncements» du gouvernement au lendemain des premières manifestations contre la réforme du code du travail. Outre le fait qu’il s’agit là, une fois de plus, d’une vision binaire de la politique – ça passe ou ça casse –, ils auraient tort là aussi. En prenant en compte la mobilisation des jeunes mercredi, en mettant sur la table d’autres propositions – surtaxe possible des CDD – et en recevant à Matignon les organisations de jeunesse vendredi, l’exécutif assume son ADN social-démocrate.

Au passage, petite remarque à ceux qui critiquent les arrêts de travail en France mais ne cessent de louer les modèles économiques allemand et scandinaves : les vice-champions du monde de la grève sont les Danois (2). Sûrement un effet de la flexisécurité louée en France, à droite commme à gauche. Et, en 2015, les Allemands ont multiplié le nombre de leurs jours de grève par plus de cinq – 2 millions de jours contre 392 000 en 2014 –, soit un record depuis dix ans. Ce qui n’a pas empêché nos voisins d’engranger de nouveau d’excellents résultats économiques. 

(1) Au total, 132 jours par an pour 1 000 employés sur la période 2005-2014, selon une étude de l’institut de recherche économique WSI, proche des syndicats allemands.

(2) 124 jours par an pour 1 000 employés sur la période 2005-2014, selon la même étude.

Lilian Alemagna

Icône de la résistance ukrainienne, Nadia Savtchenko défie la justice russe

Jugée en Russie depuis neuf mois, la pilote ukrainienne Nadia Savtchenko, accusée du meurtre de deux journalistes russes, ne connaîtra son sort que le 21 ou le 22 mars. Mais nul doute que le verdict sera lourd, le parquet ayant réclamé 23 ans de prison contre la jeune femme qui observe une grève de la faim, la seconde depuis son incarcération à l’été 2014.

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Au Moyen Age, elle aurait certainement été brûlée vive comme sorcière, tant l’opinion russe en a fait l’incarnation du mal. La femme de 34 ans, au caractère bien trempé, cheveux courts et allure de garçon, en est consciente et s’en joue car elle sait que l’issue réelle du procès n’aura pas lieu dans un prétoire mais dans les couloirs des ambassades. C’est donc un doigt d’honneur qu’elle a adressé mercredi à ses juges au dernier jour des audiences, qui se sont achevées, comme le prévoit le code pénal, par une brève prise de parole de l’accusée. «Dans tous les cas, la Russie me ramènera en Ukraine, morte ou vivante», a-t-elle lancé à la cour. Consciente qu’elle peut y laisser la vie, la pilote, en grève de la faim et de la soif depuis six jours, a décidé ce jeudi de recommencer à boire mais de continuer à refuser de s’alimenter jusqu’au verdict.

La jeune femme, qui avait quitté l’armée pour se porter volontaire dans le bataillon Aïdar, est accusée d’avoir transmis à l’artillerie ukrainienne les coordonnées des deux journalistes tués par un tir de mortier à l’été 2014, dans l’est de l’Ukraine. Elle a été arrêtée très peu de temps après les faits. En Russie, affirme Moscou, sans jamais expliquer pourquoi elle aurait franchi la frontière. En Ukraine, dit-elle, après avoir été capturée par les séparatistes prorusses dans la région de Lougansk.

En Ukraine, où elle est devenue une icône, la jeune femme a été élue députée en son absence aux législatives d’octobre 2014 dans les rangs du parti de l’ex-Première ministre Ioulia Timochenko. Les autorités ukrainiennes ont longtemps espéré que la militaire serait libérée dans le cadre des échanges de prisonniers prévus par les accords dits de «Minsk 2» qui, en février 2015, ont débouché sur un cessez-le-feu, le retrait de certaines armes lourdes et la promesse d’élections régionales dans les territoires tenus par les séparatistes. Mais Savtchenko ne bénéficie pas du statut de prisonnier de guerre, elle est considérée comme une criminelle de droit commun. Et c’est sur cette base que Moscou refuse d’envisager toute libération avant le verdict de la cour, même dans le cadre d’un échange.

L’enjeu est désormais diplomatique. Le président ukrainien, Petro Porochenko, ne manque pas une occasion de rappeler le sort de la pilote d’hélicoptère. Et il a obtenu à plusieurs reprises le soutien des organisations européennes et de Washington. Mercredi soir, la chef de la diplomatie européenne a réclamé l’élargissement de la prisonnière «pour des raisons humanitaires», ajoutant également qu’en la libérant, la Russie se conformerait aux accords de Minsk, qui prévoient «la libération de tous les otages et personnes illégalement détenues» en relation avec le conflit dans l’est de l’Ukraine.

Hélène Despic-Popovic

GiedRé : « C’est dur d’être une femme, c’est dur d’être un nain… »

Dans « Belle au bois dormant », GiedRé remixe les contes de fées de notre enfance en y ajoutant une touche sodomite : un homme rencontre dans une forêt une princesse transexuelle qui a un fort accent brésilien et un pénis. Il part en courant : « Elle le rattrapa bien vite/ Et contre un épicéa/ La belle sortie sa bite/ Et l’encula. »

Dans une autre chanson, « les Petits enfants », GiedRé raconte l’histoire d’une petite fille et d’un pédophile à l’arrière de son camion (« L’un pleurant, l’autre chantant/ Ainsi va la vie, ainsi font les gens »).

GiedRé a 30 ans. Elle est née en Lituanie, et est arrivée en France à l’âge de 7 ans. (Elle refuse de dire pourquoi sa famille a quitté le pays.) Cette ancienne élève du cours Florent s’est spécialisée dans la comptine trash : elle pratique le guitare-voix doucement kitsch, et raconte des trucs dégueulasses sur un ton faussement candide. Elle parle de sexisme, de viol. Dans « l’Amour à l’envers », elle décrit les tourments de la fille que les hommes ne prennent qu’en levrette (« On ne m’aime que de dos/ C’est mon lot c’est mon fardeau. »)

Elle ne se considère pas vraiment comme une chanteuse :

« Pour moi une chanteuse c’est Lara Fabian », nous dit-elle. « Les jolies chansons sur des jolies sujets, il y a déjà pleins de gens qui en font. Moi, je ne pense pas en être capable, je n’aime pas trop raconter des trucs faux. Dans la vie ce qui m’intéresse c’est plutôt de regarder ce qui ne va pas. »

La chanson française a tendance à se concentrer sur les passions superbes des gens qui vont bien. GiedRé chante l’autre versant, la France à l’envers, avec l’idée que le beau est faux, et que le laid est vrai.

Elle se dit inspirée par Baudelaire, Brassens, Vian, Desproges, Coluche ou l’humoriste américain George Carlin, « par ceux qui sont portés par leur liberté », mais aussi par « les femmes fortes » : Amy Schumer, humoriste américaine à l’humour grivois et féministe, ou encore Virginie Despentes (elle parle de « King Kong Theorie » comme un livre « très inspirant »).

« C’est dur d’être une femme, c’est dur d’être un nain »

« Aujourd’hui on nous dit ce qu’il faut penser, dit-elle. Je laisse le soin aux gens de réfléchir par eux-mêmes. »Elle voit ses chansons comme un moyen de rire, et le rire comme un moyen de « prendre de la distance »:

« Il y a beaucoup de politesse dans le rire. On peut rire pour différentes raisons. On peut rire franchement, on peut rire parce qu’on est gêné ou nerveux. J’aime bien la pudeur du rire. »

GiedRé est en « tournante » dans toute la France. Elle chantera au Café de la danse à Paris ce mardi 8 mars 2016, Journée Internationale des Droits des femmes. Elle y voit « un pur hasard ». Même si la condition féminine reste son thème de prédilection.

Dans la chanson « Toutes des putes », elle se moque du sexisme ambiant, et des insultes que les femmes reçoivent au premier prétexte venu. « Au bout d’un moment, ça me fait rire, dit-elle. C’est tellement absurde qu’on ne peut qu’en rire. »

Une de ses premières chansons s’intitulait « Pisser debout ». Elle écrivait :

« J’aimerais pouvoir pisser debout

Être un homme c’est beaucoup plus économique

A trois euros cinquante le paquet de serviettes hygiéniques

Et les capotes sont distribuées gratos dans la rue

Alors que ma pilule n’est même pas remboursée par sécu.

Quand on lui demande si elle est féministe, elle rechigne à s’auto-labéliser.

« C’est dur d’être une femme, c’est dur d’être un homme, c’est dur d’être un nain, dit-elle. Je n’ai pas de combat unique. Quitte à choisir un truc en ‘‘iste’’, je choisirais humaniste. Je trouve ça dommage que ça doive porter un nom. Je me considère comme quelqu’un de normale. Lutter pour l’égalité des salaires, les droits des femmes, etc., ça ne devrait même pas porter de nom, ça devrait être logique. Ça ne devrait même pas être un combat. C’est juste la normalité. »

Virginie Cresci

« The Assassin », sabre et lumière

L’assassin du titre, c’est elle, Nie Yinniang (la sublime Shu Qi), enlevée aux siens à l’âge de 10 ans et formée par une religieuse au métier de tueuse. Elle est chargée de l’exécution de ceux que le pouvoir de la dynastie Tang corrompue et déclinante désigne comme ses ennemis. Et sans tarder elle fait à l’écran la preuve d’une expertise terrifiante, prise en défaut cependant à l’occasion de sa mission suivante : la présence imprévue de l’enfant de l’homme qu’elle était chargée d’exécuter la conduit à épargner sa cible.

La jeune femme se voit confier une nouvelle mission, à la fois punition et moyen d’éradiquer en elle tout sentiment de pitié. Alors, la couleur éclabousse l’écran, et l’expression prend tout son sens : les images du génial Mark Lee Ping Bing sont extraordinaires, et aux yeux de ceux qui, entre le numérique et le bon vieux 35 mm utilisé ici, ne savent pas faire la différence, ce sera une révélation. La lumière lutte avec l’ombre pour inonder les décors, dont le moindre élément est une œuvre d’art, où la branche la plus banale paraît d’une splendeur inédite. Le film joue avec les voiles et les étoffes autant qu’avec les acteurs, et pourtant jamais il ne se fige, à aucun moment la reconstitution ne contrarie sa respiration.

A voir deux fois, au moins

C’est que Hou Hsiao-hsien est un maître. Il songeait à ce projet depuis toujours. Près de dix années lui ont été nécessaires pour qu’il le mène à bien, au point qu’on en venait à désespérer de voir un jour « le film de sabre » de l’auteur de « la Cité des douleurs » et de « Millenium Mambo ». Il s’est trouvé conduit par le genre lui-même à modifier son style, sans renoncer pourtant aux principes de son cinéma : il faut bien que la vitesse s’empare du film par instants, et c’est par le montage que se traduisent les éclairs de violence, lames qui sifflent, traits de lumière et de mort, corps lancés dans l’espace, traversées fulgurantes, surgissements saisissants.

Il n’est pas certain que chacun s’y retrouve toujours dans les entrelacs d’une intrigue sinueuse et embrouillée, mais la familiarité avec l’histoire de la Chine du IXe siècle n’est pas nécessaire. Et puis, si certains développements dramatiques peuvent sembler obscurs, au risque de faire décrocher parfois le spectateur, c’est qu’un film comme « The Assassin » doit être vu deux fois. Au moins.

Pascal Mérigeau

♥♥♥ « The Assassin« , par Hou Hsiao-hsien. Film de sabre taïwanais, avec Shu Qi, Chang Chen, Zhou Yun, Satoshi Tsumabuki (1h45).

Biden arrive en Israël, au plus près d’un nouvel accès de violences

Le vice-président américain Joe Biden est arrivé mardi en Israël au coeur d’un nouvel accès de violences palestiniennes qui ont coûté la vie à un de ses compatriote près de l’endroit où il a rendu visite à l’ancien président Shimon Peres. Le conflit israélo-palestinien ne s’annonçait pas comme la dominante de la visite de Joe Biden, mais Israël et Jérusalem, en proie depuis cinq mois à un enchaînement de violences quasiment quotidiennes, ont été le théâtre mardi d’au moins trois attaques anti-israéliennes qui ont fait un mort, une quinzaine de blessés, et dont les trois auteurs palestiniens ont été abattus.

La police enquêtait sur une quatrième agression, dont l’auteur a également été tué, penchant fortement pour un acte de même nature. L’une des attaques s’est produite à Tel-Aviv, à seulement une quinzaine de minutes à pied du Centre pour la paix du prix Nobel Shimon Peres qui recevait Joe Biden. Le vice-président a  «condamné dans les termes les plus fermes possibles cette attaque brutale» tout en soulignant qu’il «n’y a aucune justification pour de tels actes de terrorisme», selon un communiqué de son bureau.

Selon la police, un Palestinien d’une vingtaine d’années a poignardé plusieurs passants sur le front de mer à Jaffa, quartier historique et l’un des sites touristiques les plus fréquentés. Une vidéo le montre courant le long de la mer et poignardant apparemment au passage des automobilistes. Un policier a fini par l’abattre. Un touriste américain est mort et 12 personnes ont été blessées, dont plusieurs gravement, ont dit la police et les secours. «Je rentrais du travail quand j’ai vu deux gars s’enfuir en criant qu’une attaque était en cours», a raconté une jeune femme, Emily. «J’ai couru à mon tour et je suis tombée un peu plus loin sur quelqu’un d’allongé au sol, dans son sang».

Jérusalem-Est, partie palestinienne de Jérusalem annexée et occupée, a elle connu deux attaques dans et aux environs de la Vieille ville. Une Palestinienne d’une cinquantaine d’années a tenté de poignarder des garde-frontières avant d’être abattue, et plus tard, un Palestinien a ouvert le feu sur des policiers, blessant grièvement deux d’entre eux, avant d’être tué, selon la police.

Les Territoires palestiniens, Jérusalem et Israël sont en butte à des violences qui ont coûté la vie à 184 Palestiniens, 28 Israéliens, deux Américains, un Erythréen et un Soudanais depuis le 1er octobre. La plupart des Palestiniens tués sont des auteurs ou auteurs présumés d’attaques. Le mouvement résulte des vexations de l’occupation, de l’absence de toute perspective proche d’indépendance et des frustrations économiques, selon les experts. Le gouvernement israélien accuse lui la direction palestinienne d’inciter à la haine. Les perspectives de règlement du conflit semblent totalement bouchées.

AFP

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